New York (awp/afp) - Le groupe de services pétroliers américain Halliburton, touché de plein fouet par la plongeon des prix du pétrole, prévoit des perspectives sombres pour l'activité du secteur en Amérique du Nord jusqu'à la fin de l'année et va réduire drastiquement ses dépenses.

Le prix du baril de brut de référence aux Etats-Unis a chuté de plus de 60% depuis le début de l'année, tombant même sous les 13 dollars lundi.

Les producteurs de pétrole ont en conséquence sévèrement réduit leurs activités de forage et d'exploitation, faisant au passage beaucoup moins appel aux services de groupes qui fournissent des technologies et équipements nécessaires à ces activités comme Halliburton.

L'entreprise, basée à Houston (Texas, sud), a en conséquence enregistré des charges de 1,1 milliard de dollars au total pour ajuster ses coûts "aux conditions actuelles du marché", détaille un communiqué.

Elle a encaissé une perte nette de 1,02 milliard de dollars au premier trimestre.

Et son patron n'est pas très optimiste pour les mois à venir.

"Notre industrie fait face au double choc d'une baisse massive de la demande en pétrole au niveau mondial et d'une surabondance de l'offre", a rappelé Jeff Miller dans le communiqué. "Nous nous attendons donc à ce que l'activité en Amérique du Nord diminue fortement au second trimestre et reste faible pendant le reste de l'année".

"Au niveau international, nous pensons que l'évolution de l'activité ne sera pas uniforme sur tous les marchés", a-t-il ajouté.

Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaire a ainsi diminué de 25% en Amérique du Nord tandis qu'il a augmenté de 5% dans le reste du monde, alimenté en particulier par une hausse de l'activité dans la construction de puits dans la mer du Nord et en Russie. L'activité s'est aussi intensifiée aux Emirats arabes unis, au Mexique, en Indonésie et en Malaisie.

Au total, le chiffre d'affaire d'Halliburton a reculé de 12% pour s'établir à 5,04 milliards de dollars, ce qui est un peu plus que les 5,01 milliards attendu par les analystes.

Ajusté par action, le bénéfice dépasse aussi légèrement les attentes en s'affichant à 31 cents, contre 24 cents attendu.

"On a déjà traversé des périodes de crise. Nous savons quoi faire et nous allons agir en nous basant sur notre expérience", a souligné M. Miller.

Parmi les mesures prévues figurent une réduction d'environ 1 milliard de dollars de ses frais et une baisse de ses dépenses d'investissements à 800 millions de dollars.

Et le groupe prévient qu'il pourrait prendre d'autres mesures "si nécessaire".

A la Bourse de New York, le titre reculait de 7,65% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.

afp/rp