New York (awp/afp) - Le groupe de services pétroliers Halliburton, à la surprise des analystes, est revenu dans le vert au troisième trimestre alors que les forages reprennent doucement aux Etats-Unis et que ses réductions de coûts commencent à porter leur fruits.

Le numéro deux mondial du secteur reste toutefois prudent pour la fin de l'année, estimant dans un communiqué qu'il est difficile d'anticiper les besoins des clients en Amérique du Nord, son principal marché, "en raison du creux lié aux vacances et aux intempéries saisonnières".

Dans le reste du monde, anticipe Halliburton, les ventes d'ici fin 2016 devraient rester "au minimum" et la "pression sur les prix" se poursuivre.

Frappée de plein fouet par la chute des cours de l'or noir depuis le printemps 2014, la société est malgré tout parvenue à dégager 6 millions de dollars de bénéfices de juin à septembre alors qu'elle en avait perdu 54 millions à la même période en 2015.

Ajusté par action, la référence à Wall Street, cela revient à un profit de 1 cent, là où les analystes anticipaient une perte de 7 cents.

Le chiffre d'affaires d'Halliburton, qui vend ses technologies aux majors pétrolières et aux sociétés d'extraction gazière et pétrolière, a pourtant baissé de 31% à 3,8 milliards de dollars.

"Je n'aurais jamais cru me réjouir d'être tout juste rentable", a commenté le PDG du groupe Dave Lesar, lors d'une conférence téléphonique.

"Au vue du massacre observé dans le secteur au cours des deux dernières années", les résultats sont "satisfaisants", avait-il indiqué plus tôt dans le communiqué.

La performance du groupe est à ses yeux à mettre principalement au compte "du regain d'activités en Amérique du Nord" mais aussi de la "gestion efficace des coûts et du capital au niveau mondial": Halliburton ambitionne de réduire ses coûts de fonctionnement à hauteur d'un milliard de dollars par an d'ici 2017.

En Amérique du Nord, le chiffre d'affaires a reculé de 33% par rapport à l'an dernier. Mais il a progressé de 9% par rapport au deuxième trimestre grâce à l'augmentation de 14% du nombre de forages sur la période.

Dans le reste du monde, l'activité reste en berne: par rapport au trimestre précédent, le chiffre d'affaires a reculé de 13% en Amérique latine, de 3% au Moyen-Orient/Asie, et de 6% dans la zone Europe/Afrique.

"Comme nous l'avions prévu, le marché des hydrocarburants non conventionnels en Amérique du Nord est le premier à rebondir", a commenté Dave Lesar. "Mais nous continuons à penser que nous ne verrons pas de progression significative de l'activité chez nos clients tant que le prix des matières premières ne remontera pas au-dessus de 50 dollars le baril", a-t-il ajouté.

En revenant dans le vert, le groupe redresse en tout cas le tir après la perte de plus de 3 milliards de dollars enregistrée au deuxième trimestre, liée à la compensation versée à Baker Hugues suite à l'échec de leur fusion.

A la Bourse de New York vers 14H15 GMT, l'action progressait de 3,25% à 48,60 dollars.

afp/rp