"Quand on dirige une entreprise aujourd'hui, on aimerait savoir quelles sont les règles du jeu", a dit Alan G.Hassenfeld, membre de la famille fondatrice d'Hasbro, créé dans les années 1920.

"A l'heure actuelle, en Amérique, on ne sait pas quelles sont les règles du jeu. Elles changent en permanence", a ajouté celui qui fut PDG d'Hasbro de 1989 à 2008 et en est toujours administrateur.

Ce milliardaire est le deuxième actionnaire d'Hasbro avec une participation de 8,55% selon les données Thomson Reuters. Il s'exprimait à la conférence Horasis, au cours de laquelle des responsables politiques, des chefs d'entreprises et des universitaires débattent de la mondialisation et des divers défis auxquels sont confrontés les milieux d'affaires.

Hasbro fabrique la plupart de ses jouets en dehors des Etats-Unis et les vend à travers le monde.

Alan G.Hassenfeld a insisté sur le flou entourant la politique commerciale du nouveau président américain, qui veut revoir l'accord de libre-échange conclu avec le Mexique et le Canada (Alena) et dénonce les importations en provenance de Chine, notamment.

"A l'heure actuelle, nous ne savons pas si nous sommes amis avec le Mexique, si nous sommes amis avec le Canada, si nous sommes amis avec la Chine, si nous sommes amis avec la Russie", a-t-il dit.

Alan G.Hassenfeld a déploré les tensions entre la Maison blanche et le Congrès ou l'appareil judiciaire américain au sujet de diverses réformes que Donald Trump compte mettre en oeuvre.

"A l'heure actuelle, notre Congrès et dans certains cas nos tribunaux s'efforcent d'essayer de deviner comment ils vont s'y prendre avec l'exécutif", a-t-il poursuivi. "Donc à l'heure actuelle, nous sommes dans cette espèce de pénombre, dans laquelle nous ne savons pas trop dans quel sens les choses vont évoluer."

Il a émis des doutes sur la promesse présidentielle de favoriser les relocalisations d'emplois aux Etats-Unis. "Même s'ils (les emplois-NDLR) arrivent, nous avons tous appris comment automatiser, nous consacrons tous de l'argent à l'innovation", a-t-il dit.

(Axel Bugge; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)