En repli de 2,55% à 81,70 euros, Heineken accuse la plus forte baisse de la Bourse d’Amsterdam après avoir annoncé que la croissance de sa marge ralentirait plus fortement que prévu en 2018. Confronté à un environnement volatil et incertain, le deuxième brasseur mondial derrière Anheuser-Busch InBev table sur une progression de 25 points de base de sa marge d'exploitation en 2018, soit une croissance inférieure à l'objectif de 40 points de base fixé pour la période 2014 à 2017. Le consensus tablait sur une progression de 35 points de base.

Le fabricant de la bière blonde éponyme est également pénalisé par son exposition au Brésil depuis le rachat de Kirin. Avec cette acquisition de 666 millions de dollars, Heineken est devenu l'an dernier le numéro deux brésilien de la bière. L'objectif du groupe néerlandais est de concurrencer Anheuser-Busch InBev, qui contrôle deux tiers du marché.

Pour se développer, le groupe a tiré les prix vers le bas, renforcé sa publicité dans un pays à la conjoncture incertaine, ce qui explique sa prudence à court terme.

Pour autant, les résultats 2017 publiés ce matin sont ressortis globalement en ligne avec les attentes.

Le chiffre d'affaires d'Heineken a progressé de 5% en organique à 21,9 milliards d'euros. Les analystes tablaient sur une hausse de 5,7%. Les volumes ont été tirés par l'Asie Pacifique et notamment le Vietnam. Le résultat d'exploitation ajusté a grimpé de 9,3% en organique à 3,76 milliards, au-dessus du consensus qui le donnait à 3,65 milliards. La marge d'exploitation s'est établie à 17,2%, en hausse de 14 points de base.

Jefferies a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 100 euros dans le sillage de cette publication après des résultats jugés contrastés. Le broker est confiant dans le rebond de l'activité au Brésil.