Zurich (awp) - Le conseil d'administration d'Helvetia a une nouvelle présidente, suite au départ avec effet immédiat de Pierin Vincenz, visé par une enquête de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés (Finma) dans le cadre de ses activités précédentes à la tête du groupe Raiffeisen. La vice-présidente Doris Schurter prend les commandes à titre intérimaire, indique l'assureur saint-gallois lundi dans un communiqué.

L'intéressé motive sa décision de quitter l'entreprise par "l'incertitude constante" et "les dommages médiatiques collatéraux" liés à la procédure à son encontre. "Ces derniers jours, il est devenu clair que la procédure de la Finma ne sera pas accélérée et ne sera pas finalisée avant la prochaine assemblée générale" en avril 2018, a-t-il expliqué.

Pierin Vincenz a rejoint le conseil d'administration d'Helvetia en 2000 et en a repris la présidence en octobre 2015.

L'enquête du gendarme des marchés concerne une participation de 15% détenue par l'ex-CEO de Raiffeisen dans la société de participations Investnet, une filiale de la coopérative bancaire basée à Herisau. Pour sa part, le financier a affirmé avoir pris garde d'éviter tout conflit d'intérêt potentiel quand il était en fonction et assuré la Finma de sa pleine collaboration à l'enquête.

Selon la "Handelszeitung", l'entrée au capital d'Investnet de M. Vincenz avait été autorisée par le conseil d'administration de Raiffeisen et finalisée lors du passage de témoin à son actuel directeur général (CEO) Patrik Gisel en octobre 2015.

Vendredi dernier, le prestataire de services financiers Aduno - racheté en août par l'opérateur de la Bourse suisse SIX Group mais dont Raiffeisen détient toujours plus d'un quart des parts (25,5%) - avait confirmé avoir mandaté un cabinet d'avocats zurichois spécialisé en droit des affaires pour enquêter sur certaines acquisitions réalisées sous la présidence de M. Vincenz, c'est-à-dire depuis sa création en 1999 jusqu'en juin 2017.

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