À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,35% à 5.368,13 points vers 8h25 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,22% mais à Londres, le FTSE prend 0,17%, avec la baisse de la livre.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,3%, le FTSEurofirst 300 abandonne 0,26% et le Stoxx 600 lâche 0,21%.

Les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par l'évolution de la courbe des taux aux Etats-Unis. Le rendement des emprunts du Trésor américain à 10 ans reste non seulement inférieur à celui de la dette à deux ans, mais l'écart ne cesse de s'accentuer. Une telle inversion de la courbe est généralement considérée comme un signe précurseur d'une récession économique.

"Il reste à voir avec quelle précision l'inversion de la courbe américaine des rendements reflète les conditions économiques. Mais elle incite les spéculateurs à réduire leurs positions (sur les actifs jugés plus risqués)", a commenté Mitsuo Imaizumi chez Daiwa Securities.

"Le rallye sur les obligations aux États-Unis et en Europe se poursuivait car les attentes concernant un accord commercial s'éloignaient de plus en plus", note pour sa part Antoine Bouvet d'ING qui ajoute que "le caractère imprévisible du conflit commercial pourrait inciter les investisseurs à intégrer dans les cours le pire résultat jusqu'à avoir la preuve que celui-ci peut être évité".

L'optimisme suscité par les propos tenus lundi par Donald Trump évoquant une reprise des négociations entre les Etats-Unis et la Chine s'est évanoui, d'autant que le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé mardi n'avoir été informé d'aucun entretien téléphonique récent entre les deux pays.

"Il n'est pas difficile de comprendre la réticence des investisseurs pour les actifs risqués, les interventions fréquentes du président américain sur Twitter et la surenchère de la semaine dernière sur le commerce ayant considérablement miné la confiance en la fiabilité de la position américaine sur ce dossier", souligne de son côté Michael Hewson chez CMC Markets.

VALEURS

Une grande majorité des indices sectoriels est en baisse, à commencer par l'indice technologique qui perd 0,94% en réaction à l'abaissement des prévisions de bénéfice annuel de l'américain Autodesk. SAP et Infineon perdent respectivement 1,16% et 1,12%.

A Londres, Thomas Cook chute de 15,25% après avoir approuvé les principales modalités du plan de sauvetage proposé par le chinois Fosun Tourism Group, ses banques et une majorité de ses créanciers.

Hennes & Mauritz (H&M) gagne 4,19% à un plus haut depuis décembre 2017, porté par un relèvement de recommandation de RBC à surperformance.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a grappillé 0,11% à la faveur de la progression des valeurs défensives.

Après une ouverture dans le vert, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a reculé 0,4%. L'annonce mardi par Pékin de mesures de soutien à la consommation, notamment pour le marché automobile, ne suffit pas à écarter les inquiétudes sur le ralentissement marqué de l'activité économique et sur les tensions commerciales avec les Etats-Unis.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini mardi en baisse, les investisseurs lisant dans une courbe des taux de plus en plus inversée le signal d'une possible entrée de l'économie américaine en récession à plus ou moins court terme.

L'indice Dow Jones a cédé 0,47%, le S&P-500, plus large, a perdu 0,32% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,34%.

TAUX

L'inquiétude sur la croissance mondiale et l'aversion au risque des investisseurs continuent de faire baisser les rendements obligataires. Le rendement des Treasuries à 10 ans recule de 2 points de base autour de 1,4777%, se rapprochant du creux de trois ans atteint lundi à 1,443%.

Il est inférieur au rendement du papier à deux ans, qui se situe à 1,526%. L'écart de rendement entre ces deux maturités, l'un des plus surveillé, est le plus important depuis 2007.

Le rendement des Treasuries à 10 ans reste également inférieur à celui des T-Bill à trois mois, qui s'établit à 2,018%.

Le rendement des Treasuries à 30 ans est tombé en séance à un plus bas record, à 1,906%.

"Les gens commencent à se dire que l'économie ne va pas très bien et qu'il pourrait y avoir une récession, ou plus vraisemblablement un ralentissement de l'économie, ce qui signifie que la Réserve fédérale devra intervenir en baissant les taux," a déclaré John Sharma, économiste chez National Australia Bank.

Les marchés estiment à 100% la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt le mois prochain aux Etats-Unis, selon le baromètre FedWatch.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans recule légèrement, à -0,705%.

CHANGES

Du côté des devises, le dollar (+0,1%) résiste face à un panier de référence et l'euro est quasiment inchangé, sous 1,11 dollar.

La livre efface les gains engrangés la veille. Selon le quotidien The Guardian, le gouvernement britannique souhaite prolonger jusqu'au 14 octobre la période durant laquelle le Parlement ne siège pas dans le but d'empêcher l'opposition de faire capoter son projet pour le Brexit.

Face au dollar, la livre perd 0,5%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole progressent, soutenus par un recul plus fort que prévu des stocks de brut américains d'après les données de l'American Petroleum Institute (API).

Le Brent monte au-dessus de 60 dollars le baril tandis que le brut léger américain prend plus de 1% à 55,5 dollars.

Le marché attend à 14h30 GMT les statistiques hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA).

(Édité par Juliette Rouillon)

par Laetitia Volga