Le titre du groupe suédois, qui a perdu près des deux tiers de sa valeur depuis un record en 2015, bondit de 13,22% à 139,44 couronnes, au plus haut depuis fin juillet, à 11h15 GMT à la Bourse de Stockholm, la deuxième meilleure performance de l'indice paneuropéen Stoxx 600.

L'action est également soutenue par un article du journal britannique Mail on Sunday selon lequel Stefan Persson, président et premier actionnaire de H&M avec sa famille, a discuté avec des banques au sujet du financement de nouveaux rachats d'actions et d'un éventuel retrait de la Bourse du groupe.

H&M a vu ses bénéfices diminuer et ses stocks gonfler au cours des deux dernières années, sa principale marque ayant perdu des parts de marché face à des concurrents à bas prix comme Primark et Forever 21. Le groupe a aussi souffert de la concurrence des acteurs en ligne comme ASOS et Zalando.

Depuis, H&M a massivement investi dans la numérisation, réduit ses prix et lancé un examen de ses magasins et de ses marques, ce qui a abouti à la fermeture de certains points de vente et à l'accélération du déploiement de ses nouvelles marques. Le groupe travaille également sur un nouveau concept de magasin H&M.

H&M, qui publiera ses résultats trimestriels détaillés le 27 septembre, a déclaré que les mesures prises pour faire face "à l'évolution en profondeur du secteur" avaient contribué à améliorer progressivement ses ventes et à accroître ses parts sur de nombreux marchés.

"DANS LA BONNE DIRECTION"

    "Nous sommes dans une année de transition et constatons que les choses commencent à aller dans la bonne direction", a déclaré Nils Vinge, responsable des relations avec les investisseurs.

Sur la période juin-août, troisième trimestre de son exercice fiscal, les ventes de H&M ont augmenté de 4% sur un an en devises locales. Les analystes interrogés par Reuters s'attendaient à une progression limitée à 1,9%.

Hors TVA, les ventes ont progressé de 9% à 55,8 milliards de couronnes (5,3 milliards d'euros), contre une croissance attendue à 5,5%.

Inditex, le numéro un mondial du prêt-à-porter et propriétaire de l'enseigne Zara, a publié la semaine dernière un chiffre d'affaires en hausse de 3% pour son premier semestre clos en juillet et a dit prévoir au second semestre une croissance de ses ventes à périmètre comparable de 4% à 6%.

"Nous pensons que H&M a fait le bon choix en réduisant les prix d'entrée et en investissant dans son offre à long terme, mais nous nous attendons à ce que cela entraîne une pression sur les marges à court terme", écrit RBC Capital Markets dans une note.

    Lars Soderfjell, gérant de portefeuille chez Alandsbanken, partage cet avis et pense que les ventes à périmètre comparable seront sans doute encore en baisse de 1 à 2% sur le trimestre: "Il y a une grande surprise sur le chiffre principal, ce qui suffit à faire fortement monter un titre sous-acheté."

Des traders font remarquer que l'action H&M a récemment fait l'objet d'importantes positions vendeuses, ce qui amplifie le rebond de ce lundi.

La famille fondatrice Persson a effectué cette année des rachats d'actions massifs, alimentant les rumeurs sur un projet de retrait de la cote.

LES PROBLÈMES LOGISTIQUES RÉGLÉS APRÈS LE T4

L'action H&M est également à la traîne d'Inditex, qui a intégré plus tôt des services en ligne tels que le retrait en magasins des commandes sur internet et qui bénéficie d'une chaîne d'approvisionnement plus souple.

Le géant suédois de l'habillement a déployé un nouveau système logistique afin de rendre sa chaîne d'approvisionnement plus réactive et plus efficace et favoriser l'intégration de ses plus de 4.700 magasins avec son site internet.

Selon Nils Vinge, cela a été globalement positif sur le trimestre mais le lancement de ce nouveau système a aussi affecté les ventes et augmenté les coûts du groupe sur des marchés de premier plan comme les Etats-Unis, la France, l'Italie et la Belgique.

H&M pense que ces problèmes logistiques devraient être réglés après le quatrième trimestre.

"Nous avons résolu les problèmes fondamentaux. Cela aura un impact sur le quatrième trimestre car nous avons des commandes en souffrance portant sur la nouvelle collection, en particulier aux Etats-Unis, mais cela ira en s'amenuisant", a déclaré Nils Vinge.

H&M prévoit une poursuite de la décélération de ses ventes à périmètre comparable dans les magasins physiques cette année avant un rebond en 2019.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Helena Soderpalm et Olof Swahnberg