A 08h35 GMT, le titre Zalando plongeait de 14% à 36,0 euros, s'acheminant ainsi vers la plus mauvaise performance quotidienne de son histoire.

Cette chute porte à quelque 20% le recul de l'action depuis le début de l'année, après un gain de 21,6% en 2017 contre respectivement +1% et -3% pour l'indice regroupant les valeurs européennes de la distribution.

Le titre de la société d'investissement suédoise Kinnevik, premier actionnaire de Zalando avec une participation de 31,3%, reculait de 6,95% à 269 couronnes, accusant la deuxième plus forte baisse du Stoxx 600 après Zalando.

"Nous ne savons pas quand la saison va commencer et quand interviendra l'automne/hiver. C'est un problème pour tout le secteur", a souligné le co-président du directoire Rubin Ritter lors d'une conférence téléphonique, notant qu'il était prévu que la température atteigne 28 degrés ce mardi à Berlin.

Il a ajouté que le démarrage tardif de l'automne se traduisait à la fois par une baisse de ventes d'articles d'hiver, généralement facturés plus chers que les pièces d'été, et par la nécessité de consentir des rabais plus importants.

Citant un article du magazine professionnel Textilwirtschaft, Rubin Ritter a souligné que les ventes de prêt à porter avaient reculé la semaine dernière de 17% sur un an.

LE T3 SERA INFÉRIEUR AUX ATTENTES

Lors de son "profit warning" du 7 août, Zalando avait dit que ses ventes du deuxième trimestre avaient été affectées à la fois par le début tardif du printemps et la vague de chaleur soudaine qui s'en est ensuite suivie.

Le groupe, qui a commencé à vendre des produits de beauté sur ses sites, ajoute que ses performances financières souffrent également d'une hausse des coûts d'exécution.

Zalando est en outre engagé dans un vaste programme d'investissement, aussi bien en matière de logistique que de technologies, afin de résister à la concurrence d'autres acteurs internet comme Amazon mais aussi d'enseignes telles que H&M.

Lundi, le groupe suédois a fait état d'un rebond de ses ventes au troisième trimestre, à la faveur à la fois d'un nouveau système logistique et des premiers fruits des efforts faits par le numéro deux mondial de la distribution de prêt-à-porter pour rivaliser avec les acteurs en ligne et les marques bon marché.

Zalando prévoit une croissance de son chiffre d'affaires vers le bas de sa fourchette cible de 20-25%, et non plus dans la moitié inférieure de cette fourchette, ce qui, souligne-t-il, restera une performance nettement supérieure à celle du marché.

Il table sur un bénéfice d'exploitation ajusté compris entre 150 et 190 millions d'euros, alors qu'il viser auparavant le bas d'une fourchette de 220-270 millions d'euros.

Le groupe berlinois publiera ses résultats du troisième trimestre, clos le 30 septembre, le 6 novembre. Pour cette période, Zalando dit que la croissance de son chiffre d'affaires et son résultat ajusté devraient être sensiblement inférieurs aux attentes du marché.

"L'activité du troisième trimestre ne reflète clairement pas nos ambitions qui demeurent intactes", a dit Rubin Ritter, cité dans le communiqué de lundi. "Malgré l'environnement de marché difficile, nous continuons d'investir dans la croissance et maintenons notre objectif d'un doublement de notre chiffre d'affaires à l'horizon 2020.".

(Maria Sheahan, Christoph Steitz et Emma Thomasson, Véronique Tison et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)