Petit événement dans les salles de marché ce matin. Un broker, en l’occurrence Credit Suisse, a osé ne pas dire que du bien d'Hermès, champion incontesté de "l'utra luxe" au parcours boursier impressionnant : +83% en trois ans; +657% en dix ans. Et c'est justement là le problème. Le broker souligne que l'action a bondi de 23% depuis le début de l'année, surperformant de 10% le secteur du luxe. Aussi, le bureau d'études a dégradé son opinion sur Hermès d'Achat à Neutre tout en relevant son objectif de cours, quand même, de 531 à 600 euros.

En Bourse, les investisseurs ne marquent guère le coup. Le titre progresse de 0,3% à 585,2 euros, contre un CAC 40 en léger repli.

Dans sa note, le courtier confirme que le modèle d'Hermès reste unique dans l'industrie. Pour autant, le groupe n'est pas immunisé contre le ralentissement de la Chine. Ainsi détaille-t-il, les fondamentaux n'ont pas changé et il continue d'apprécier la visibilité qu'offre la croissance des ventes dans un environnement incertain, et particulièrement celle de la branche maroquinerie, qui pèse pour 50% du chiffre d'affaires total.

Toutefois, le récent sondage mené par la banque suisse auprès des consommateurs des pays émergents révèle que les consommateurs Chinois envisagent de ralentir leurs achats de biens de luxe en 2019 par rapport à 2018. Cette situation n'est pas propre à Hermès et concernera l'ensemble du secteur, précise l'intérmédiaire.

Au-delà d'une conjoncture peut-être un peu moins fructueuse, Credit Suisse insiste surtout sur une valorisation devenue tendue. L'action se traite 43 fois ses bénéfices escomptés en 2019 contre une médiane de 22 fois pour le secteur. Ce prix représente une prime de 82% par rapport à ses concurrents, contre 76% historiquement.