Durant l'été, le groupe a été impacté par les manifestations antigouvernementales qui se sont multipliées dans l'ancienne colonie britannique - certains de ses six magasins ont dû fermer certains jours, ainsi que la boutique de l'aéroport - mais cet impact a été compensé par les performances réalisées en Chine continentale, a déclaré mercredi le directeur financier Eric du Halgouët, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Il a ajouté que les tendances de l'ensemble de la "grande" Chine (Hong Kong et Macao compris) étaient ainsi restées, en juillet-août, "dans la ligne" de celles des premier et deuxième trimestres.

En Chine continentale, Hermès profite comme ses grands concurrents d'une demande locale dopée par les mesures prises par Pékin pour favoriser la consommation intérieure, comme la baisse de la TVA ou des droits de douane.

Le groupe bénéficie également du succès de ses dernières ouvertures de magasins et de celui de son site de e-commerce, en octobre 2018.

Le fabricant des sacs "Kelly" et des "carrés" de soie a vu son résultat opérationnel courant grimper de 15% au premier semestre à 1,44 milliard d'euros, pour une rentabilité de 34,8%, proche du record de 34,9% atteint un an auparavant, malgré un impact défavorable des couvertures de change.

A 9h06, le titre cédait 0,8125% à 634,8 euros, sous-performant légèrement l'indice CAC 40 (+0,29%).

Hermès avait déjà fait état, le 23 juillet, d'une croissance organique de ses ventes de 12% sur les six premiers mois de l'année, tirée par sa division phare, la maroquinerie, et par le succès de ses vêtements et accessoires.

En France, le redressement d'activité observé au deuxième trimestre s'est confirmé en juillet-août, a précisé Eric du Halgouët.

SURPERFORMANCE

Hermès compte, avec une poignée de concurrents comme Louis Vuitton, propriété de LVMH, Chanel ou Gucci (Kering), parmi les griffes qui gagnent des parts de marché et signent les meilleures performances d'un secteur dont la hausse est estimée à 6% en moyenne.

A ce jour, ils demeurent épargnés par la guerre commerciale sino-américaine et profitent d'un très puissant moteur chinois.

Le résultat net consolidé part du groupe a progressé de 7% à 754 millions d'euros - hors plus-value de cession d'un ancien magasin à Hong Kong en 2018, il a augmenté de 15% - et la trésorerie nette a atteint 3,7 milliards d'euros au 30 juin.

En Bourse, le titre Hermès s'adjuge près de 32% depuis le début de l'année, malgré des multiples de valorisation les plus élevés du secteur (40,3 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 23,5 pour LVMH ou 22,7 pour l'italien Moncler).

Cette performance s'explique, selon les analystes, par la résilience du groupe permise par l'attractivité de ses produits, et la régularité des résultats.

Hermès a confirmé dans un communiqué son objectif "ambitieux" de progression de son chiffre d'affaires à taux de changes constants malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis et Sarah White