A ce jour, les grands noms du luxe demeurent épargnés par la guerre commerciale sino-américaine et profitent d'un très puissant moteur chinois.

Les ventes du fabricant des sacs Birkin ont grimpé de 12,3% à taux de change constants au deuxième trimestre à 1,67 milliard d'euros, accélérant légèrement la cadence par rapport aux 11,6% des trois premiers mois de l'année et faisant mieux que les 11% attendus par les analystes.

Cette performance a été portée par un nouveau bond en avant des ventes en Asie Pacifique hors Japon, où la croissance organique (+18,6%) a même accéléré malgré les perturbations intervenues à Hong Kong en juin.

La hausse a été particulièrement forte en Chine continentale, où Hermès profite comme certains de ses concurrents d'une demande locale dopée par les mesures prises par Pékin pour favoriser la consommation intérieure, comme la baisse de la TVA ou des droits de douane.

Il bénéficie également du succès de ses dernières ouvertures de magasins et de celui de son site de e-commerce, en octobre 2018.

A Hong Kong, le groupe a été pénalisé par les manifestations anti-gouvernementales qui l'ont obligé à fermer deux magasins certains jours de juin, a précisé son directeur financier Eric du Halgouët, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Mais cet effet a été mineur et la croissance à Hong Kong a atteint deux chiffres sur le semestre, a-t-il ajouté.

SUCCÈS DES BIJOUX

La maroquinerie, principale division du groupe, a encore brillé, avec une croissance organique de 12,2% qui devrait cependant légèrement ralentir au second semestre.

"Les livraisons ne sont pas linéaires d'un trimestre à l'autre et le deuxième semestre sera légèrement moins fort", a-déclaré le directeur financier, confirmant toutefois l'objectif de croissance annuelle de la division de l'ordre de 10%, avec une progression des volumes d'environ 7% et une hausse de prix de 3%.

Les vêtements et accessoires ont vu leur ventes grimper de 17%, tandis que les "autres métiers" ont décollé de 20,8%, portés principalement par le succès des bijoux.

Malgré des chiffres jugés solides, le titre Hermès cède 0,4967% à 641 euros en Bourse à 10h06 alors que le CAC 40 gagne 0,32% au même moment.

"Les chiffres confirment la solidité de la marque Hermès mais les bonnes nouvelles sont déjà dans les cours", souligne Luca Solca, analyste de Bernstein, dans une note.

La valeur s'adjuge plus de 32% depuis le début de l'année, malgré des multiples de valorisation les plus élevés du secteur (40,5 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 24,06 pour LVMH ou 24,80 pour l'italien Moncler.

Le groupe, qui publiera ses résultats semestriels le 11 septembre, a indiqué que sa rentabilité opérationnelle courante devrait être légèrement inférieure au record du premier semestre 2018 (34,5%) en raison d'un impact défavorable des couvertures de change.

Les résultats de LVMH sont attendus le 24 juillet, ceux de Kering le 25.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)