À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,22% à 4.996,42 points vers 09h00 GMT. Le Dax à Francfort est pratiquement inchangé (+0,03%) et le FTSE à Londres gagne 0,28%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,16%, le FTSEurofirst 300 cède 0,16% et le Stoxx 600 grappille 0,03%.

Les marchés d'actions européens ont vécu jeudi une séance aux allures de douche froide après la révision à la baisse des prévisions économiques de la Commission européenne et de la Banque d'Angleterre.

La banque centrale australienne a suivi un mouvement général en évoquant vendredi un retournement brutal du marché immobilier pour réduire ses prévisions de croissance et l'inflation, des annonces qui ont précipité le dollar australien vers un creux de cinq semaines.

Donald Trump n'a rien fait pour éclaircir l'atmosphère lorsqu'il a déclaré jeudi qu'il ne prévoyait pas de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping d'ici au 1er mars, date butoir fixée par les Etats-Unis et la Chine pour conclure un accord commercial.

"S'il fallait ne retenir qu'une seule nouvelle des derniers jours, ce serait sans doute celle-là", commente l'analyste Michael Hewson (CMC Markets).

"Depuis que la Réserve fédérale à commencer à revoir à la baisse ses estimations de croissance pour l'économie américaine, le ciel de l'économie mondiale, pour reprendre un aphorisme de Christine Lagarde au FMI, n'a cessé de s'assombrir davantage", ajoute-t-il.

VALEURS

En Europe, les résultats animent un peu la cote, notamment ceux d'Hermès (+1,42%), bien reçus, le secteur du luxe paraissant maintenir la cadence malgré le ralentissement économique de la Chine.

L'Oréal, qui avait publié jeudi après la clôture des résultats robustes, a ouvert en hausse avant d'hésiter, des sources de marché évoquant des prises de bénéfice après la progression récente du titre.

L'indice Stoxx du secteur automobile, très sensible à la thématique commerciale, recule de 0,38% avec notamment à Paris des replis marqué pour Valeo (-3,28%), Plastic Omnium (-1,79%) et Faurecia (-2,37%).

Lanterne rouge du SBF 120, Tarkett décroche de 7,93% après avoir fait état d'un Ebitda en baisse en 2018 en raison de l'inflation des matières premières qui devrait persister cette année.

À WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York sont orientés en baisse entre 0,3% et 0,4% après le repli de jeudi, les craintes que les Etats-Unis et la Chine ne parviennent pas à conclure un accord commercial avant la fin du mois étant venues s'ajouter aux inquiétudes liées au ralentissement de la croissance mondiale.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a perdu vendredi plus de 2%, pénalisée en outre par des publications d'entreprises mal accueillies.

Les dépenses des ménages japonais ont légèrement augmenté en décembre dernier par rapport à la même période en 2017, après un recul pendant trois mois consécutifs, montrent des statistiques gouvernementales publiées vendredi qui ont eu peu d'effet sur la tendance en Bourse.

Les marchés de Chine continentale rouvriront lundi après avoir été fermés toute cette semaine pour cause de nouvel an lunaire.

TAUX

Le regain d'aversion au risque favorise les obligations souveraines, qui bénéficient en outre des signaux accommodants envoyés par les grandes banques centrales. Le rendement des Treasuries à 10 ans perd encore un peu de terrain, à moins de 2,65%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, recule légèrement lui aussi dans les premiers échanges, à moins de 0,11%, à un plus bas depuis novembre 2016.

"Le niveau du rendement du Bund allemand suggère des prévisions économiques très pessimistes, en particulier en Europe où nous avons aussi des inquiétudes politiques", observe Ciaran O'Hagan, stratège sur les taux chez Société générale.

"Nous ne pensons pas qu'une baisse jusqu'à 0% soit probable, mais cela pourrait se produire".

CHANGES

Le dollar progresse légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro recule un peu, autour de 1,3330 dollar.

La devise unique, pénalisée par la conjoncture morose en zone euro, accuse un repli de plus de 1% face au billet vert depuis le début de la semaine.

De gros ordres d'achat de banques centrales limitent cependant son repli, expliquent des cambistes.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont orientés à la baisse sur des craintes pour la demande globale sur fond de ralentissement de l'économie mondiale. Les deux contrats de référence sur le brut reculent légèrement, à 52,64 dollars le baril pour le brut texan et à 61,40 dollars pour le Brent.

(avec Dhara Ranasinghe, édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal