CORONAVIRUS

LA FRANCE RESTERA CONFINÉE AU MOINS JUSQU'AU 15 AVRIL

PARIS - Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé vendredi la prolongation du confinement obligatoire de deux semaines, soit jusqu'au 15 avril, et prévenu que la situation allait être "difficile" dans les prochains jours, l'épidémie de coronavirus risquant de mettre à saturation les hôpitaux d'Ile-de-France dans les deux prochains jours.

"Il est clair que nous ne sommes qu'au début de la vague épidémique" qui a "submergé le Grand-Est" et qui arrive désormais en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, a déclaré le chef du gouvernement à l'issue d'un conseil des ministres à l'Elysée, le deuxième en une semaine. "C'est pourquoi, avec l'accord du président de la République, j'annonce aujourd'hui le renouvellement de la période de confinement pour deux semaines supplémentaires à compter de mardi prochain, soit jusqu'au mercredi 15 avril", a-t-il ajouté.

Un nouveau prolongement pourra être décidé "si et seulement si la situation sanitaire" l'exigeait, a-t-il précisé, quelques heures après avoir prédit une "situation difficile dans les jours qui viennent."

Onze jours après le début du confinement obligatoire, le virus continue de se propager et de faire des victimes en France - où selon le dernier bilan officiel près de 1.700 personnes sont mortes et 29.155 contaminées - et de peser sur des structures hospitalières au bord de la rupture.

Après la région Grand-Est, particulièrement frappée par l'épidémie et où un hôpital militaire de campagne a été mis en place pour soulager les structures existantes, c'est désormais vers la région d'Ile-de-France, avec 8.762 patients dont 1.297 en réanimation et 483 décès, que se tournent tous les regards.

La capacité d'accueil des hôpitaux d'Ile-de-France atteindra ses limites "sous 24h, 48h", a estimé vendredi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), lançant un appel à la solidarité nationale.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a par ailleurs annoncé que les entreprises bénéficiaire des aides publiques mises en place pour tenter de limiter l'impact économique de l'épidémie ne devront pas verser de dividendes sous peine de devoir rembourser les aides et de payer des pénalités.

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MACRON DÉFEND SA GESTION DE LA CRISE, ASSURE ROME DE SON SOUTIEN

PARIS - Critiqué pour sa gestion de l'épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a défendu, dans une interview à la presse italienne publiée samedi, les décisions prises en matière de restrictions de déplacements et assure avoir pris conscience suffisamment tôt de l'ampleur de la crise.

"Nous n'avons absolument pas ignoré" les signaux venant de l'Italie, premier pays d'Europe à être touché de plein fouet par le virus, déclare le chef de l'Etat français dans cet entretien accordé à la Repubblica, le Corriere della Sera et la Stampa. "J'ai abordé cette crise avec sérieux et gravité dès le début, lorsqu'elle s'est déclenchée en Chine" en décembre.

"Je l'ai abordée aussi avec lucidité et humilité, dans le respect de ce que sont nos sociétés : des sociétés démocratiques et ouvertes, où l'information doit être transparente, les restrictions à nos libertés expliquées et équilibrées", a-t-il ajouté, expliquant avoir fondé ses "décisions sur des avis scientifiques", s'être adapté à l'évolution de la crise et avoir pris "des mesures proportionnées".

Emmanuel Macron a par ailleurs assuré l'Italie de son soutien face à l'épidémie et a appelé à ne pas se laisser "intoxiquer" par le récit de certains pays ayant largement communiqué sur leur aide aux autorités italiennes.

Plus de 900 nouveaux décès ont été recensés en ITALIE en 24 heures, ont indiqué vendredi les autorités locales, soit le bilan quotidien le plus lourd depuis le début de la crise sanitaire dans le pays.

En ESPAGNE, le bilan s'est alourdi à 4.858 morts, a indiqué le ministère de la Santé vendredi.

Un confinement national a été ordonné en IRLANDE jusqu'au 12 avril afin de freiner la propagation du virus.

GB-BORIS JOHNSON TESTÉ POSITIF AU CORONAVIRUS

LONDRES - Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son ministre de la Santé ont annoncé vendredi être porteurs du coronavirus et s'être placés en isolement, mais le chef du gouvernement a assuré qu'il continuait de diriger la gestion gouvernementale de la crise liée à l'épidémie.

"Au cours de ces dernières 24 heures, j'ai développé des symptômes bénins et j'ai été testé positif au coronavirus", a dit Johnson dans une vidéo diffusée sur son compte Twitter, ajoutant qu'il avait de la fièvre et une toux persistante.

Il est le premier dirigeant d'une puissance majeure à annoncer qu'il est porteur du nouveau coronavirus.

Le système de santé britannique prévoit de construire deux hôpitaux de campagne supplémentaires pour absorber l'afflux de patients contaminés.

PLUS DE 100.000 CAS AUX USA, TRUMP CONTRAINT GM DE FABRIQUER DES RESPIRATEURS

WASHINGTON - Donald Trump a invoqué vendredi des pouvoirs d'urgence pour contraindre General Motors à fabriquer des respirateurs, indispensables pour nombre de patients atteints du coronavirus, alors que le nombre de contaminations aux Etats-Unis a dépassé le seuil des 100.000.

Environ 18.000 cas de contamination supplémentaires ont été recensés vendredi à travers les Etats-Unis, soit le total quotidien le plus élevé depuis que l'épidémie s'est déclarée dans le pays, portant le nombre de cas à plus de 103.000.

Au moins 1.632 décès liés au Covid-19 ont été signalés sur le territoire américain, dont 370 nouveaux décès rapportés vendredi, selon un calcul de Reuters basé sur des données officielles, ce qui marque là aussi un record quotidien.

Donald Trump a indiqué vendredi qu'il s'entretiendrait en début de semaine prochaine avec des conseillers pour évoquer les prochaines mesures à adopter contre la propagation du virus, alors que les restrictions imposées pour les interactions sociales et professionnelles vont prendre fin.

Le président américain a recouru au "Defense Production Act", une disposition qui permet à son administration de faire accélérer la production des équipements nécessaires à la lutte contre la pandémie, et a annoncé que 100.000 respirateurs seraient produits en 100 jours.

BRÉSIL-"DÉSOLÉ, CERTAINS VONT MOURIR", DIT BOLSONARO

RIO DE JANEIRO/SAO PAULO - Jair Bolsonaro a émis vendredi des doutes sur le nombre de décès liés au coronavirus à Sao Paulo et a accusé son gouverneur de manipuler les chiffres à des fins politiques, sans apporter de preuves, une nouvelle étape dans la querelle que se livrent sur la question le président brésilien et les élus locaux.

Le chef de l'Etat s'est attiré les foudres d'une grande partie de la classe politique en estimant qu'une paralysie de l'économie serait plus néfaste qu'un confinement généralisé visant à limiter la propagation de l'épidémie, qualifiant le coronavirus de "petite grippe".

Suivant les recommandations des experts en santé publique, la grande majorité des 26 gouverneurs du pays ont interdit les activités commerciales et les services publics non-essentiels afin d'endiguer l'épidémie dans leurs Etats respectifs, notamment à Sao Paulo et Rio de Janeiro, quasiment à l'arrêt.

"Je suis désolé, certaines personnes vont mourir, c'est la vie", a déclaré Jair Bolsonaro lors d'un entretien télévisé vendredi soir. "Vous ne pouvez pas arrêter une usine automobile à cause des accidents routiers", a-t-il ajouté.

Plus de 3.400 cas de contamination ont été confirmés au Brésil, selon le bilan communiqué vendredi par le ministère de la Santé. Le nombre de décès s'est alourdi à 92.

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RÉCESSION MONDIALE AU MOINS AUSSI SÉVÈRE QU'EN 2008 - FMI

WASHINGTON - L'économie mondiale est entrée avec la pandémie de coronavirus dans une récession au moins aussi sévère, si ce n'est plus, que celle traversée lors de la crise financière de 2008-2009, a déclaré vendredi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

Kristalina Georgieva a notamment souligné l'importance de la mise en place de mesures de confinement solides, indispensables pour contenir la propagation du virus et éviter que les difficultés de trésorerie des entreprises ne s'aggravent au point de soulever des problèmes de solvabilité, ce qui compromettrait la reprise attendue l'an prochain.

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LA FRANCE ET SES ALLIÉS FORMENT OFFICIELLEMENT LA FORCE TAKUBA AU SAHEL

PARIS - La France et plusieurs de ses alliés européens et africains ont officiellement formé vendredi la Task Force Takuba, composée de forces spéciales européennes qui combattront au côté des armées malienne et nigérienne au Sahel.

À l'issue d'une audioconférence, en raison de l'épidémie de coronavirus, les ministres de la Défense et représentants de 13 pays - Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Mali, Niger, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède et République tchèque - ont adopté une déclaration politique dans laquelle ils s'engagent à redoubler d'efforts pour venir à bout de "la résilience des groupes terroristes".

Annoncée depuis plusieurs mois, la Task Force Takuba devrait être composée de 500 membres des forces spéciales européennes, dont une centaine de français en plus des éléments déjà engagés dans la force Sabre.

Placée sous le commandement de l'opération Barkhane, elle opérera principalement dans la région malienne du Liptako, précisent le ministres dans un communiqué conjoint.