Tokyo (awp/afp) - Le fabricant japonais d'écrans de smartphones Japan Display, en grande difficulté, a annoncé mercredi soir avoir reçu d'un employé limogé des informations selon lesquelles il avait sciemment commis des irrégularités financières encore non découvertes, sur ordre d'un supérieur.

Limogé en raison d'autres malversations mises au jour l'an passé et poursuivi en justice pour cette même raison, cet ex-salarié a adressé cette semaine à l'entreprise un document dans lequel il révèle avoir dans le passé falsifié les comptes de la firme.

Il dit par ailleurs avoir été poussé à agir ainsi par un dirigeant.

"A la suite des découvertes de l'an dernier, nous avions passé en revue les comptes et pensions que tout était conforme, mais vu la situation dans laquelle se trouve l'entreprise, nous avons décidé de divulguer cette nouvelle information", explique Japan Display dans un communiqué.

"Nous avons par ailleurs entrepris des investigations avec le concours de nos commissaires aux comptes et avons l'intention de demander rapidement une enquête à des experts extérieurs. Nous rendrons publiques les conclusions dès qu'elles seront disponibles", a précisé le groupe.

Cette nouvelle affaire tombe au plus mal pour Japan Display qui est en négociation avec des investisseurs potentiels, après que d'autres ont déjà jeté l'éponge. Le groupe a pour cela le soutien d'un fonds japonais semi-public, l'INCJ, à l'origine de sa création en 2012.

L'entreprise, née de la fusion des activités d'écrans de Sony, Toshiba et Hitachi, traverse une très mauvaise passe en raison d'une concurrence féroce sur les écrans de smartphones et d'une stratégie de concentration sur les modèles à cristaux liquides (LCD), alors qu'une partie du marché a pris la direction des écrans organiques Oled.

Japan Display avait reconnu il y a un an qu'un salarié avait effectué au nom de l'entreprise des virements irréguliers en faveur de sociétés fictives, entre juillet 2014 et octobre 2018. Une plainte a été déposée envers cette personne qui n'est pas nommée. Le montant de ce préjudice avait été évalué à 578 millions de yens (4,8 millions d'euros).

A la Bourse de Tokyo, l'action Japan Display s'enfonçait de 5,63% à 67 yens vers 01H46 GMT.

afp/al