Hong Kong (awp/afp) - La banque HSBC a annoncé lundi une hausse de ses bénéfices durant le premier semestre, évoquant des résultats "excellents" après une turbulente année 2016.

Le groupe basé à Londres mais actif à travers le monde et particulièrement en Asie est engagé depuis deux ans dans une large réduction de voilure accompagnée de la disparition de dizaines de milliers d'emplois.

La banque a dégagé entre janvier et juin 10,2 milliards de bénéfices avant impôts, en hausse de 5%, contre 9,7 milliards pendant la même période de l'année précédente.

Le bénéfice net a grimpé lui de 10%, à environ 7 milliards de dollars sur un an.

Le président du groupe Douglas Flint a parlé de résultats "extrêmement plaisants". Si les incertitudes liées au Brexit et aux futures relations entre Londres et l'Union européenne perdurent, a-t-il poursuivi, HSBC se montre "résistante".

HSBC a enregistré une baisse de 12% de ses dépenses opérationnelles, à 16,4 milliards, à la suite notamment de la vente de ses opérations brésiliennes.

La banque a également annoncé un programme de rachat d'actions portant jusqu'à deux milliards de dollars, qui doit être mené à bien dans le courant du second semestre.

La banque a fait mieux que ce à quoi s'attendaient les analystes.

- Nouvelle direction -

"Les résultats de HSBC dépassent sans aucun doute les attentes du marché", a déclaré Dickie Wong, analyste chez Kingston Securities. La banque est "en très bonne forme" après les vastes restructurations lancées dans la foulée de la crise financière internationale de 2008, a-t-il ajouté.

Au deuxième trimestre, le bénéfice avant impôts s'est élevé à 5,3 milliards de dollars, alors que des analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg tablaient sur 4,6 milliards de dollars.

Ébranlée par les scandales et des résultats financiers décevants, HSBC avait annoncé en 2015 qu'elle se séparait de près de 50.000 employés dans le cadre d'un plan de restructuration planétaire, incluant la vente de ses activités au Brésil et en Turquie.

Cette cure d'amaigrissement visait à libérer des moyens afin de lui permettre de s'ancrer davantage en Asie.

Mais en 2016, le bénéfice net d'HSBC avait plongé de 90% sur un an à cause d'une énorme dépréciation de son activité de banque privée en Europe et d'une perte liée à la vente de son activité au Brésil.

HSBC a annoncé en mars la nomination d'un nouveau président dans le cadre d'un remaniement au sommet qui verra également la désignation d'un nouveau directeur général.

L'homme d'affaires britannique Mark Tucker, président de l'assureur AIA, succèdera à M. Flint en octobre.

L'actuel directeur général Stuart Gulliver et M. Flint avaient été contraints en 2015 de présenter leurs "excuses" pour les pratiques "inacceptables" de la filiale suisse de HSBC. Celle-ci était accusée d'avoir mis en place un vaste système d'évasion fiscale et d'avoir fait transiter quelque 180 milliards d'euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.

Ce n'est pas le seul scandale ayant frappé ces dernières années la banque, contrainte à verser l'équivalent de milliards d'euros d'amendes et d'indemnités dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, pour solder des affaires de blanchiment d'argent et de manipulations des marchés.

afp/rp