Ce plan d'expansion de la banque privée en Asie, qui a contribué à hauteur de 75% au bénéfice du groupe l'an dernier, illustre la volonté de HSBC de tourner la page de plusieurs années de douloureuse restructuration pour se concentrer à nouveau sur une stratégie de croissance.

"L'Asie est le principal moteur de la rentabilité future dans la banque privée (...) Cela a été le moteur de la croissance même dans les périodes difficiles et elle est toujours restée rentable", a dit Peter Boyles, directeur général de l'activité mondiale de banque privée de HSBC, à Reuters.

La division de banque privée de HSBC en Asie, qui employait 1.100 personnes fin 2017, va voir ses effectifs augmenter de 700 salariés d'ici 2022. Diverses fonctions seront ainsi renforcées, comme les chargés de relation clientèle, les spécialistes produits ou encore les conseillers en gestion de patrimoine, a précisé Siew Meng Tan, responsable de la banque privée dans la région Asie-Pacifique.

La division de banque privée de HSBC gère 330 milliards de dollars (285 milliards d'euros) d'actifs à travers le monde, dont 39% an Asie, ce qui en fait son principal marché.

AMÉLIORER LES PRATIQUES ET LA RENTABILITÉ

HSBC compte aussi doubler d'ici 2025 le montant des actifs de ses clients basés en Asie, a dit Siew Meng Tan, ce qui est conforme à la prévision de Capgemini concernant la croissance de la fortune cumulée dans la région à cet horizon.

La division de banque privée de HSBC s'occupe des clients disposant de plus de 5 millions de dollars d'actifs à investir. Les clients sous ce seuil sont pris en charge par la banque de détail et la division de gestion de fortune.

Cette activité de banque privée de HSBC a été plongée dans la tourmente après une fuite de données en 2008, qui a entraîné l'ouverture d'enquêtes sur des titulaires de comptes en Suisse soupçonnés d'évasion fiscale.

La banque a reconnu en 2015 des failles dans son contrôle interne avant 2007 et elle a depuis pris des mesures censées corriger ces problèmes.

La division de banque privée, qui n'a contribué que pour un peu plus de 3% au chiffre d'affaires mondial de HSBC l'an dernier, a réduit sa présence dans le monde et renoncé à une partie de sa clientèle ces dernières années en raison de sa volonté de renforcer le contrôle de ses pratiques et d'améliorer sa rentabilité.

"Nous avons effectué le travail de repositionnement et nous voyons désormais poindre de la croissance nette, qui est désormais moins freinée par les conséquences des sorties d'activités", a dit Peter Boyles, qui a piloté la restructuration de la banque après sa nomination à la tête de l'établissement en 2012.

"Nous avons de fait connu une première année de croissance depuis plusieurs années, à la fois sur le plan des actifs sous gestion que sur celui du bénéfice net. Et nous avons observé une poursuite de ces progrès en 2018", a-t-il ajouté.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sumeet Chatterjee