Plus forte baisse de l'indice FTSE 100, HSBC (-(5,98% à 555,40 pence) est lesté par l'annonce d'une vaste restructuration, dont les coûts entraineront la suspension des rachats d'actions en 2020 et 2021. Déjà fortement présente en Asie et au Moyen Orient, la banque va y accentuer sa présence au détriment des Etats-Unis et de l'Europe. 35 000 emplois sur un total de 235 000 seront sacrifiés sur l'autel de cette réorganisation. Le plan stratégique a été présenté à l'occasion de l'annonce des résultats annuels.

Si les revenus ont augmenté de 4,3% à 56,1 milliards de dollars, le bénéfice net, part du groupe, a chuté de près de 53% à 5,97 milliards de dollars. Ce net repli s'explique par une dépréciation de survaleurs de 7,3 milliards de dollars liée à ses activités de marché et à la banque commerciale en Europe.

Ce plan prévoit une baisse des coûts de 4,5 milliards de dollars pour tomber à un maximum de 33,1 milliards en données ajustées. Il entraînera des coûts de restructuration d'environ 6 milliards de dollars et des coûts de cession d'actifs d'environ 1,2 milliard de dollars au cours de la période allant jusqu'à 2022, la majorité des coûts de restructuration étant encourus en 2020 et 2021.

Cette restructuration doit lui permettre d'améliorer sa rentabilité. Celle des fonds propres tangibles est attendue entre 10% et 12% en 2022 contre 8,4% en 2019. Ce n'est pas un plafond a précisé le Directeur général, Noël Quinn, lors d'une conférence téléphonique.

La banque vise par ailleurs un ratio de fonds propres durs entre 14% et 15%, précisant qu'elle devrait être dans le haut de la fourchette d'ici la fin de 2021. Il s'élevait à 14,7% au 31 décembre 2019.

S'agissant de ses activités, HSBC va réduire la voilure dans la banque de financement et d'investissement (BFI) en Europe et aux Etats-Unis et se renforcer en Asie et au Moyen Orient. Dans la BFI en Europe et au Royaume-Uni, les actifs pondérés des risques seront réduits d'environ 35 milliards d'euros d'ici 2022.

Aux Etats-Unis, HSBC compte réduire ses coûts de 10% à 15%. Dans la banque de détail, elle se concentrera sur la clientèle internationale et la gestion de fortune. La banque prévoit de fermer 30% de ses agences dans le pays. Les actifs pondérés des risques seront réduits d'environ 45% à 5 milliards de dollars dans la BFI via notamment le rapatriement des activités obligataires à Londres.

Aucun détail n'a été fourni sur la cession de la banque de détail en France, qui a affiché une perte avant impôts de 50 millions de dollars en 2019 antre - 53 millions de dollars en 2018. HSBC a indiqué qu'elle ferait le point le moment venu.

Au total, la banque britannique prévoit une réduction brute de 100 milliards de dollars d'actifs pondérés des risques. Ils seront cependant réalloués aux activités et aux régions les plus performantes : Asie-Moyen Orient, gestion de fortune, banque de détail et commerciale au Royaume-Uni...