Bruxelles (awp/afp) - Le géant chinois des télécoms Huawei a inauguré mardi, à Bruxelles, son nouveau centre de cybersécurité, qui doit permettre aux opérateurs européens de tester l'ensemble des produits de l'équipementier réseaux et ainsi rassurer sur les risques d'espionnage soulevés par les Etats-Unis.

Il s'agit du troisième centre européen de ce type ouvert par le groupe chinois, après ceux de Londres et Bonn, qui sont co-gérés avec les gouvernements britannique et allemand, respectivement.

"Une Europe ouverte, numérique et prospère demande un environnement numérique de confiance et sécurisé. Nous ouvrons ce centre pour construire cet environnement et nous espérons que les régulateurs et nos clients utiliseront cette plateforme afin de travailler conjointement pour améliorer la sécurité dans l'ensemble de l'écosystème", a déclaré le vice-président du groupe, Ken Hu, lors d'une conférence de presse.

Ce centre se veut comme une réponse aux inquiétudes européennes après que les Etats-Unis ont assuré que les équipements du groupe pour le prochain réseau mobile 5G pourraient être utilisés par les services de renseignement chinois.

Dans la foulée des Etats-Unis, qui ont annoncé refuser les équipements Huawei sur leurs futurs réseaux 5G, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont également fermé leurs frontières au groupe, et certains des opérateurs japonais ont annoncé aller en ce sens.

En Europe, les interrogations se poursuivent, certains comme la République tchèque se montrant méfiants quand d'autres comme le Portugal ou la Pologne assurent être prêts à laisser leurs opérateurs utiliser des équipements Huawei.

"Nous prenons nos responsabilités très au sérieux, la cybersécurité est parmi nos principales priorités (...) l'ouverture de ce centre est une étape importante pour atteindre cet objectif", a insisté M. Hu.

Cette inauguration intervient alors que les tensions entre le groupe chinois, les Etats-Unis et le Canada sont montées lundi avec le lancement de la procédure d'extradition vers les Etats-Unis de la directrice financière de Huawei, et fille du fondateur du groupe, Meng Wanzho, en liberté conditionnelle depuis mi-décembre à Vancouver.

La Chine a répliqué en accusant deux ressortissants canadiens, interpelés ces dernières semaines, d'espionnage, même si Pékin assure que ces affaires sont sans lien.

Huawei pourrait par ailleurs ouvrir un nouveau front judiciaire, selon le quotidien américain New York Times, avec le dépôt prochain d'une plainte au Texas contre le gouvernement fédéral américain pour avoir interdit aux agences fédérales d'utiliser des équipements Huawei.

afp/buc