Zurich (awp) - Le groupe pharmaceutique Idorsia a annoncé lundi des résultats positifs de sa deuxième étude pivot de phase III sur son candidat daridorexant dans le traitement de l'insomnie. Cette dernière confirme la première salve de résultats dévoilés en avril dernier.

Administré en dose de 25 mg, le candidat d'Idorsia a "amélioré de manière significative le maintien du sommeil, mesuré objectivement dans un laboratoire par polysomnographie", précise le communiqué.

Le daridorexant a également amélioré considérablement le temps de sommeil subjectif, mesuré quotidiennement à l'aide d'un journal de patient à la maison, précise le laboratoire d'Allschwil

Les résultats des deux études pivot, qui ont testé le daridorexant en trois doses de 10 à 50 mg, permettent de comprendre en profondeur son profil d'efficacité et de tolérabilité.

En outre, du fait de leur conception similaire, les deux études autorisent le regroupement des deux groupes de 25 mg et de placebo afin de procéder à une analyse préplanifiée, qui permettra à son tour de cerner plus précisément les effets du daridorexant.

Idorsia espère déposer une première demande d'homologation (NDA) d'ici la fin de l'année auprès des autorités sanitaires étasuniennes (FDA). "Il y a certainement beaucoup de travail à faire, mais nous faisons déjà de grands progrès sur tous les fronts", a assuré le patron Jean-Paul Clozel, cité dans le communiqué.

Pour M. Clozel, Idorsia est sur la bonne voie pour réaliser progressivement les priorités fixées lors de la création de la société. Parmi celles-ci figure le fait qu'Idorsia veut lancer au moins trois produits sur le marché. Dans ce contexte, l'entreprise est également bien partie pour atteindre un potentiel de chiffre d'affaires à moyen terme d'environ 5 milliards de francs suisses.

Analystes sceptiques

Les données publiées n'ont pas soulevé un enthousiasme très modéré dans la communauté financière. Dans une note, Mirabaud parle de "résultats rassurants", mais souligne ses doutes quant au potentiel commercial du candidat d'Idorsia, dans la mesure où le concurrent Merck & Co a déjà lancé un traitement similaire, alors que la plupart de ceux sur le marché ont déjà leur générique.

Plus critique encore, Vontobel estime que la nouvelle du jour est "difficile à interpréter" en l'absence de la publication des données brutes. "Comme nous l'avons affirmé par le passé, l'efficacité du daridorexant semble faible", lance l'analyste en charge de la couverture du titre. Et de déplorer: "il est toujours incertain si et quand Idorsia va nous montrer les données".

Dans son communiqué, l'entreprise assure de son côté que "les résultats détaillés des études de phase III seront rendus accessibles par divulgation scientifique" lors de prochains congrès et dans des publications spécialisées.

Les investisseurs ont accueilli l'annonce avec une certaine satisfaction. Après avoir cartonné dans les échanges avant-Bourse et bondi de près de 2,2% dans les premières minutes en séance, la nominative Idorsia a accusé un recul, puis s'est reprise en milieu d'après-midi. Elle a terminé en hausse de 2,8% à 32,20 francs suisses, dans un SPI en hausse de 1,23%.

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