Zurich (awp) - Le laboratoire bâlois Idorsia a revu ses objectifs pour 2019, affirmant avoir moins dépensé que prévu sur les neuf premiers mois de l'année. Selon son directeur général, l'équilibre financier reste un objectif dans un avenir proche.

Les liquidités ont tout de même fondu de près de 13% sur un an à 875 millions de francs suisses au 30 septembre, selon le communiqué paru mardi. Les revenus sont restés stables à 20 millions de francs suisses, dans le cadre des accords de collaboration avec Janssen (15,9 millions) et Roche (3,8 millions).

Les dépenses opérationnelles GAAP ont pris l'ascenseur sur neuf mois, grimpant de près de 30% à 375 millions.

La perte nette GAAP s'est élevée à 352 millions (+27%). "La hausse de la perte nette est principalement due à celle des coûts d'exploitation", d'après le document

André Muller, chef des finances d'Idorsia, a expliqué que "pendant les neuf premiers mois de 2019, les dépenses ont été inférieures aux attentes, en raison d'une baisse des dépenses cliniques reflétant un recrutement légèrement inférieur dans certains programmes, mais aussi une attitude consciente des coûts de la part de toute l'équipe".

Pour l'ensemble de 2019, le laboratoire s'attend à moins dépenser. Il vise des charges d'exploitation non-GAAP en-dessous des 500 millions de francs suisses, contre 530 millions annoncées en juillet dernier.

En marge de la présentation des résultats, Jean-Paul Clozel, le directeur général du laboratoire bâlois Idorsia a affirmé se concentrer sur le produit expérimental Dora, contre l'insomnie, et viser l'équilibre financier dans un avenir proche.

L'accent est mis sur l'étude de phase III de Dora (daridorexant), testé sur des patients adultes et âgés souffrant d'insomnie. "Nous attendons les premiers résultats vers la mi-2020", a déclaré Jean-Paul Clozel. "Dans la phase III actuelle, nous nous concentrons sur les tests de sécurité".

Dora sur le marché en 2021

En cas de succès, les demandes d'homologation seront déposées l'an prochain. "Dans le meilleur des cas, nous pourrions lancer le produit sur le marché vers la fin 2021", a ajouté le patron. Reste la question de savoir comment se déroulera la commercialisation. "Il est clair que nous voulons garder les rênes, même dans le cas d'un partenariat".

La question reste de savoir combien de temps il faudra à Idorsia pour atteindre l'équilibre financier. "Quand on a un pipeline si bien rempli, il est difficile de donner une date précise", a ajouté le directeur général. "Bien sûr, c'est aussi notre but de gagner de l'argent et je suis sûr que ce sera le cas dans un avenir proche".

Stefan Schneider de Vontobel souligne que les dépenses en R&D de 307 millions de francs suisses (non-GAAP) sont inférieures de 13 millions à ses attentes et de 23 millions par rapport au consensus. Des retards marginaux sont attendus pour certains éléments du pipeline, avec le lucerastat et le daridorexant. Mais ils ne faussent pas l'investissement, assure l'expert. "Idorsia se concentre actuellement sur son pipeline à stade avancé, préparant la stratégie commerciale".

Vers 12h10, Idorsia reculait de 2,3% à 23,28 francs suisses, dans un SPI en légère hausse de 0,02%.

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