Ces dernières semaines, les dirigeants d'Iliad avaient du mal à cacher leur excitation. Une attitude qui tranche avec la morosité qui s'était emparée de l'entreprise au début de l'année, lorsque ses chiffres commerciaux sur le marché français avaient prouvé que l'ancien poil à gratter du secteur s'était embourgeoisé au point de ressembler à ses concurrents : croissance modeste, plan d'investissement alourdi et difficultés à se démarquer.

Mais c'était compter sans le nouveau terrain de jeu de la société, l'Italie. Avec l'appui du bureau d'études Berenberg, nous écrivions il y a moins d'un mois que le cap des 350 000 clients mobile avait sans doute été atteint de l'autre côté des Alpes. Mais nous nous trompions, car le rythme était bien plus élevé : en moins de deux mois, Iliad a conquis 1 million d'abonnés mobiles.

Un joli départ

"C’est plus que les attentes les plus optimistes", confirment ce matin Alexandre Iatrides et Vincent Maulay, qui suivent le dossier chez Oddo BHF et qui rappellent qu'il n'y avait pas vraiment de consensus, mais que les analystes sell-side tablaient sur 300 000 à 400 000 clients à ce stade, ce qui corrobore l'approche de Berenberg. Aucun "bug majeur" n'a entaché le début de la vie d'Iliad en Italie. Sur la base des multiples actuels, le dossier reste peu valorisé, selon le duo d'analystes, qui recommande l'achat du titre en visant 300 EUR. La valorisation implicite de l'Italie est à zéro, mais Iliad aura probablement dépensé 800 millions d'euros dans sa nouvelle filiale à fin 2018, si bien que cette valorisation sera de -800 millions d'euros. Verdict d'Oddo BHF ? "Compte tenu de ces premiers chiffres, il nous semble peu probable qu’Iliad détruise de la valeur en Italie"…