Très rude sanction boursière pour Iliad, maison mère de l'opérateur télécoms alternatif Free, qui dévisse d'environ 17%. Sous 140 euros, le cours du titre, qui voilà un an dépassait les 230 euros, revient sur ses niveaux du début de l'année 2013. L'ex-'trublion' des télécoms hexagonaux a désormais maille à partir avec la concurrence, ce qui le contraint à réagir.

En perdant près de 30 euros par action entre hier soir et cet après-midi, la capitalisation boursière d'Iliad a donc perdu 1,7 milliard d'euros. Et elle revient à un peu plus de huit milliards, sachant que l'emblématique Xavier Niel détenait, aux dernières nouvelles, 52,3% du capital et près de 67% des voix en AG.

Hier soir, Iliad a annoncé une redistribution des cartes parmi les instances dirigeantes : ex-directeur général, Maxime Lombardini va devenir président du conseil d'administration en remplacement de Cyril Poidatz, l'un des fondateurs, qui devient secrétaire général.

L'un des cinq directeurs généraux délégués (avec, notamment, Xavier Niel), Thomas Reynaud, est pour sa part promu directeur général de plein exercice. M. Reynaud s'est entouré d'une direction à sa main.

Une refonte de la direction qui semblait constituer un prélude aux ventes trimestrielles décevantes publiées ce matin. Certes, Iliad gagne toujours des abonnés : + 111.000 entre fin décembre et fin mars, à 20,3 millions.

Mais si 130.000 'gains' ont été enregistrés dans le 'mobile', le groupe en a perdu 19.000 dans le 'fixe' malgré un solde positif de 90.000 dans la fibre optique. En clair, l'Internet haut débit, franchise historique avec laquelle le groupe avait refaçonné le marché grâce à un 'triple play' depuis généralisé, donne des signes de faiblesse. On peut accuser la maturité atteinte par le marché de l'ADSL, qui plafonne et est désormais grignoté par la fibre optique. Mais aussi, et c'est nouveau, la pression exercée par la concurrence (Orange, SFR/Altice, Bouygues Telecom), qui manifestement a su s'adapter et s'en prendre à Free. La direction d'Iliad évoque d'ailleurs 'un contexte commercial très concurrentiel'.

D'ailleurs, Iliad n'est plus vraiment une valeur de croissance : le CA trimestriel ne progresse que de 0,8% à 1,2 milliard d'euros, la progression du mobile (+ 3,9%) étant rabotée par la contraction du fixe (- 1,6%). Le groupe entend désormais mettre l'accent sur le très haut débit fixe (la fibre) et mobile, et il annonce une 'nouvelle approche commerciale dans les prochaines semaines afin de redynamiser la croissance'.

EG

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