À Paris, le CAC 40 avance de 0,06% à 5.409,42 points vers 10h55 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,16% tandis qu'à Londres, le FTSE avance de 0,68% favorisé par la faiblesse du sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,05%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est pratiquement stable (+0,02%) et le Stoxx 600 prend 0,07%.

Les Etats-Unis ont validé vendredi soir un accord commercial avec le Mexique, dont l'annonce en début de semaine dernière avait contribué à soulager temporairement les investisseurs, mais leurs négociations avec le Canada ont en revanche échoué.

Les discussions doivent reprendre mercredi pour tenter de parvenir à une renégociation globale de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain).

Du côté de la Chine et de l'Europe, les déclarations pour le moins belliqueuses de Donald Trump jeudi ont éloigné les espoirs d'une issue prochaine aux différends commerciaux en cours.

"Les semaines se suivent mais la musique de fond reste la même. Elle risque fort de perdurer jusqu'aux élections de mi-mandat, à l'issue desquelles certains espèrent que Donald Trump cesse de jeter de l'huile sur le feu qu'il a lui-même allumé", observent les stratèges de La Financière de l'Echiquier.

L'AUTOMOBILE SOUFFRE ENCORE

Les opérateurs de marché redoutent une nouvelle offensive prochaine des Etats-Unis qui ont menacé de taxer 200 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires à défaut d'accord commercial avec Pékin.

En Europe, le point de crispation porte sur les droits de douane sur les importations d'automobiles. Donald Trump a jugé jeudi "insuffisante" la proposition européenne consistant à supprimer tous les droits de douane sur les importations de voitures, fragilisant le "cessez-le-feu" conclu en juillet avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Le secteur automobile européen souffre ainsi en Bourse, pour la deuxième séance consécutive: son indice Stoxx abandonne 0,79%, après avoir déjà lâché 1,55% vendredi.

Il est en outre pénalisé par le repli de 1,73% de Volkswagen après un article de Bild am Sonntag selon lequel des ingénieurs de VW ont déclaré aux enquêteurs que certains moteurs à essence équipant des véhicules de marques du groupe permettaient eux aussi de manipuler les résultats des tests d'émission de CO2.

A Paris, la séance est encore difficile pour Iliad (-0,4%) et Ingenico (-2,81%), deux sociétés qui souffrent de craintes persistances sur leur activité.

Casino (-0,18%) reste à la traîne après avoir chuté de 10,22% vendredi à la suite de nouvelles critiques de Muddy Waters. Le groupe y a répondu en apportant des précisions sur la trésorerie de sa filiale Casino finance, mise en cause par Muddy Waters, et en confirmant ses objectifs financiers annuels. Le groupe reste néanmoins sous la pression des agences de notation, Standard & Poor's (S&P) ayant abaissé sa note de crédit à "BB" contre "BB+" avec une perspective négative.

LES TAUX ITALIENS SE DÉTENDENT

Sur le front de la macroéconomie, les indices PMI en zone euro pour le secteur manufacturier ont confirmé un ralentissement de l'activité dû entre autres aux tensions commerciales, perceptible également en Chine, ce qui a pesé sur l'ensemble des Bourses en Asie.

Sur le marché des changes, les indices PMI n'ont guère fait réagir l'euro, qui se maintient un peu au-dessus du seuil de 1,16 dollar. Le PMI du Royaume-Uni a en revanche contribué à accentuer le repli de la livre sterling, déjà freinée par les incertitudes entourant le Brexit. Elle recule de 0,6% face au dollar et à l'euro.

Les devises émergentes sont par ailleurs toujours sous pression avec les tensions commerciales et les problèmes spécifiques rencontrés par certains pays, à commencer par la Turquie et l'Argentine.

Dans un rare mouvement destiné à calmer les marchés financiers, la banque centrale turque a déclaré lundi qu'elle ajusterait sa politique monétaire étant donné les "risques significatifs" sur la stabilité des prix après l'annonce d'une envolée de l'inflation à un pic de près de dix ans.

Sur le marché obligataire, la séance est surtout animée par la nette détente observée sur les rendements souverains italiens après la confirmation par Fitch de sa note à BBB. A 3,175%, le rendement du BTP italien à dix ans recule de quelque six points de base pour s'éloigner d'un plus haut de trois mois atteint vendredi.

Les cours du pétrole évoluent en hausse, soutenus par les craintes persistantes entourant l'offre iranienne en amont des sanctions américaines prévues en novembre. Le baril de WTI reste proche de 70 dollars et le baril de Brent se traite à plus de 78 dollars.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault