PARIS (awp/afp) - Ecouter de la musique, jouer ou lire des articles en ligne sur son smartphone: des usages encore compliqués dans le métro en France faute de réseau, mais nombre d'opérateurs de transport et de télécoms promettent des avancées d'ici la fin de l'année.

L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) l'a imposé dès la fin 2015 lors de l'attribution des fréquences de la bande 700 mégaHertz (MHz) : les transports du quotidien, TER, RER et métros devront être couverts en 3G/4G.

A Paris, après plusieurs années de discussion, les opérateurs télécoms et la RATP ont promis d'accélérer sur cette problématique, face à la demande de plus en plus pressante des usagers.

"Il est important pour les opérateurs de se créer des avantages concurrentiels sur des points sensibles. Le métro fait partie des éléments générateurs d'insatisfaction pour les abonnés, c'est donc important notamment en termes de perception", explique Thomas Coudry, analyste télécoms chez Brian, Garnier & Co.

L'été dernier, la régie avait rappelé son objectif d'arriver à une couverture totale à la fin 2017.

Il reste cependant beaucoup à faire: selon une enquête réalisée par le site spécialisé 01net.com, moins de 40% des stations et 30% des tunnels sont couverts avec de la 4G, en prenant en compte les stations aériennes qui n'ont pas besoin de travaux.

L'objectif sera bien atteint, assure la RATP, qui revendique être le "premier réseau historique à proposer ces technologies sur l'ensemble du réseau" fin 2017.

L'installation est directement assurée par la régie, qui en souligne la difficulté: une fenêtre de travaux restreinte aux seules heures de fermeture, période durant laquelle la maintenance du réseau ferré est également assurée.

Autre problème, la chaleur générée par les équipements des opérateurs est difficile à dissiper dans des locaux exigus et construits à une époque où la téléphonie mobile n'existait pas.

"Pour une douzaine de stations, la 4G a été suspendue, à cause de la problématique de dissipation de la chaleur dans les locaux techniques mis à disposition des opérateurs", explique l'un d'entre eux.

La RATP reconnaît le "défi industriel" représenté par ces travaux, dans un réseau "centenaire dont les locaux n'ont pas été prévus à la base pour ces nouveaux usages", mais reste optimiste quant à sa capacité à assurer la couverture à la date prévue.

- Rennes et Toulouse plus avancés -

Dans les autres grandes villes, qui disposent d'un réseau métropolitain plus récent qu'à Paris, l'arrivée de l'internet mobile est une promesse à échéance variable.

"Les infrastructures au sens large sont un élément de compétitivité et d'attractivité pour les métropoles. Un métro connecté n'est pas déterminant, mais contribue à cette attractivité", rappelle M. Coudry.

Les plus avancés, Rennes et Toulouse prévoient une couverture internet mobile avant la fin de l'année, chacune espérant être la première à proposer un métro connecté.

La signature en décembre de la convention entre Toulouse Métropole et les opérateurs prévoit que ces derniers travaillent ensemble à la couverture du métro, en collaboration avec Zefil, le réseau numérique de la métropole.

Dans les faits, Tisseo, la régie des transports toulousains aura la charge de l'installation du réseau, les quatre opérateurs, coinvestisseurs, venant ensuite brancher leurs équipements dessus pour fournir le service.

Rennes Métropole a pour sa part préféré travailler avec une entreprise habituée à ce type de chantier, l'opérateur d'antennes TDF, qui réalise les travaux et devrait offrir la 4G cet été sur la première ligne de métro et en 2020 sur la seconde, lors de son ouverture.

A Lyon, deuxième agglomération française, le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (Sytral), en charge de quatre lignes du métro, n'a toujours pas désigné d'opérateur télécoms pour l'installation du réseau mais espère annoncer la date de couverture durant l'été.

Même chose à Lille où l'opérateur chargé de la réalisation du réseau ne sera désigné que le mois prochain.

Seule exception parmi les grandes métropoles: Marseille n'a toujours pas prévu de couverture pour son métro, même si les réflexions sont "en cours".

els-bur/liu/ef/LyS