Paris (awp/afp) - Le groupe de minéraux industriels Imerys prévoit "plusieurs trimestres difficiles" dans le contexte du Covid-19, après un chiffre d'affaires en baisse de 8,5% et un bénéfice net en recul d'un tiers sur les trois premiers mois de l'année.

Les ventes ont atteint 1 milliard d'euros au premier trimestre, en baisse de 7,5% à périmètre et changes constants, tandis que le bénéfice net s'est élevé à 44 millions d'euros (contre 67,2 millions il y a un an), selon un communiqué du groupe mercredi.

"Il ne fait aucun doute que nous avons plusieurs trimestres difficiles devant nous", a commenté le directeur général Alessandro Dazza, cité dans le communiqué.

Mais il a dit avoir "toute confiance dans la solidité du modèle" d'Imerys, fondé sur la diversité à la fois des implantations géographiques et du portefeuille de minéraux de spécialités.

L'impact négatif de la pandémie de Covid-19, en Chine dans les deux premiers mois de l'année puis en Europe en mars, a pesé sur la rentabilité opérationnelle du groupe, dont l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant a reculé de 2,1%.

Dans un point de situation à fin avril, Imerys indique que "l'ensemble [de ses] opérations" est désormais concerné. Au 24 avril, sur les 224 sites industriels du groupe, 22 étaient temporairement fermés et 46 en activité partielle, a-t-il détaillé.

La demande reste soutenue dans certains secteurs comme l'alimentation et les boissons, la pharmacie, l'agriculture, mais elle a reculé sur les marchés industriels, dont certains étaient déjà faibles en début d'année comme l'automobile et l'acier, a observé le groupe.

Sur les trois premiers mois, le recul du chiffre d'affaires lié au Covid-19 a été "relativement limité", a souligné le directeur financier Olivier Pirotte, lors d'une conférence téléphonique. Le groupe l'a chiffré à 34 millions d'euros, soit 3,3%.

Mais les premières estimations pour le mois d'avril montrent une baisse d'activité "entre 25% et 30%", a indiqué le directeur financier, qui estime que le deuxième trimestre reflètera mieux l'impact global de la crise pour le groupe.

Imerys a mis en place une série de mesures pour limiter l'effet du recul des ventes: des économies de coûts supplémentaires de 70 à 130 millions d'euros, et une réduction des investissements à maximum 250 millions d'euros (contre 300 à 350 millions habituellement).

Le groupe, qui indique disposer de "liquidités significatives" (1,8 milliard d'euros à fin mars), maintiendra le versement d'un dividende (1,72 euro), mais réduit de 20% par rapport à ce qui était prévu en début d'année. Les dirigeants du groupe réduiront leur salaire pendant la période de chômage partiel des salariés.

afp/rp