Londres (awp/afp) - Le géant britannique du tabac Imperial Brands a vu son bénéfice chuter de 20% au premier semestre, notamment à cause des difficultés dans le vapotage et à cause de coûts en forte hausse.

Le bénéfice net part du groupe est tombé à 525 millions de livres pour un chiffre d'affaires en hausse de 1%, une performance que le groupe qualifie de "décevante".

Le bénéfice opérationnel a pâti d'une envolée des coûts tous azimuts, des droits de douane aux coûts administratifs.

Imperial dit notamment avoir réduit ses activités dans le vapotage, sa division "produits de nouvelle génération", après "de mauvais retours sur investissements cette année".

Les recettes en ce domaine ont pâti d'une vague de décès attribués au vapotage aux Etats-Unis l'an dernier ce qui s'est traduit par un durcissement de la législation, notamment dans les e-cigarettes aromatisées.

La pandémie de coronavirus n'a eu qu'un faible impact jusqu'à présent sur le groupe mais ce dernier prévoit "des effets plus prononcés" au deuxième semestre, en particulier parce que les magasins de duty free dans les aéroports ont pâti de l'effondrement du trafic aérien.

Il n'attend toutefois qu'un effet de 2% environ sur le bénéfice par action à taux de change constant.

"Le groupe est bien placé pour faire face aux difficultés résultant de la pandémie de Covid-19, grâce aux qualités défensives du tabac et à notre stabilité financière", se félicite le groupe dans un communiqué.

Des chercheurs français ont émis l'hypothèse mercredi que la nicotine pourrait avoir un effet protecteur contre l'infection par le nouveau coronavirus. Pour le vérifier, des essais préventifs et thérapeutiques sont en cours, notamment avec des patchs à la nicotine à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris.

Pour préserver ses liquidités, Imperial a également tranché d'un tiers son dividende.

"Dans l'ensemble le groupe devrait être moins touché que beaucoup d'autres par la pandémie mais la baisse du dividende sera tout de même dure pour les actionnaires", même si c'est une opportunité pour rembourser la lourde dette du groupe plus vite, note William Ryder, analyste chez Hargreaves Lansdown.

L'action chutait de près de 8% à 1.526,00 pence à la mi-séance.

afp/rp