Zurich (awp) - Implenia croît rapidement mais sa rentabilité est mise à mal. Le numéro un suisse de la construction a étoffé son chiffre d'affaires d'un quart au premier semestre et a renoué avec les bénéfices. Le groupe a néanmoins corrigé à la baisse son objectif de bénéfice opérationnel (Ebit) pour l'année.

La Bourse et les analystes ont mal accueilli les résultats. Le titre a chuté de 8,3% à 70,95 dans un SPI en hausse de 0,29%. Mais dans son communiqué de mardi ainsi que devant les médias, la direction s'est déclarée optimiste. Elle a mis en avant la forte croissance du groupe et l'importance des commandes.

Le chiffre d'affaires a atteint 2,12 milliards de francs suisses (+25,5% sur douze mois), dont 1,2 milliard en Suisse (+13%). Il a augmenté nettement plus que les attentes des analystes, grâce à une forte progression organique.

"La conjoncture en Suisse est bonne. Même si le solde migratoire est en recul, il reste largement positif", a relevé le directeur général sortant Anton Affentranger. "Le niveau des taux d'intérêt reste très bas." Le nombre d'autorisations de construire et la croissance du PIB offrent également un environnement favorable sur le marché domestique.

Le bénéfice net s'est monté à 8,9 millions de francs suisses, après une perte sèche de 11,9 millions au premier semestre 2017, où le résultat avait été impacté par des ajustements et effets uniques. Ce bénéfice se révèle sensiblement inférieur aux prévisions.

Le résultat opérationnel ajusté (Ebit) a "frôlé le record" pour atteindre 29,5 millions, un chiffre qui fait abstraction des frais d'amortissement des actifs incorporels (PPA) rachetés dans le cadre des acquisitions en Allemagne.

Soucis en Norvège

Les affaires ont été plombées par la situation en Norvège, où le retour à l'équilibre n'est pas attendu pour cette année. "Quelques projets ne s'y déroulent pas comme prévu", a reconnu M. Affentranger. Des effets saisonniers ont en outre pesé sur le résultat en Allemagne.

En Suisse, les affaires ont été favorables dans le bâtiment (surtout dans l'agglomération zurichoise et l'Arc lémanique) mais ont souffert dans la construction routière et le génie civil. Les mesures d'optimisation outre-Sarine ne sont "pas encore à la hauteur des attentes".

Au final, le groupe doit revoir à la baisse ses prévisions pour l'Ebit en 2018. Elles s'établissent désormais à 130 millions de francs suisses, contre 140 millions auparavant. Les anticipations sur le moyen terme sont néanmoins maintenues (marge Ebitda entre 5,25 et 5,75%).

L'optimisme du groupe est fondé notamment sur le volume des commandes, qui atteint 6,2 milliards de francs suisses à fin juin. Il dépasse le plus haut niveau de l'année précédente (6 milliards). La demande en infrastructures reste forte, notamment en Allemagne. Le groupe oeuvre actuellement à la révision de deux ponts, à Cologne et Stockholm.

op/al