Inditex a dévoilé des résultats du premier trimestre mitigés, laissant le soin aux investisseurs de faire le tri. Résultat : le titre de la maison-mère de Zara a gagné plus de 1% à l'ouverture de la séance, avant de passer dans le rouge puis de rebondir. Il s'apprécie désormais de 0,2%. A 28,79 euros, Inditex reste proche de son plus haut depuis fin janvier.

Du côté des bonnes nouvelles, Inditex est parvenu à faire croitre ses résultats, même légèrement, en dépit d'un début d'année qui a été très défavorable au secteur de la distribution dans son ensemble et aux enseignes de prêt-à-porter en particulier. Les conditions météo ont été les principaux facteurs négatifs alors que les marques de type Zara ou H&M se font fort de renouveler très souvent leurs collections pour coller aux saisons.

Face à ces vents contraires, Inditex est donc tout de même parvenu à faire croitre de 2% son bénéfice net au premier trimestre à 668 millions d'euros. Son Ebitda a augmenté de 1% à 1,125 milliard d'euros, contre un consensus de 1,105 milliard. Encore plus intéressant pour le groupe, sa marge brute a enregistré une amélioration inattendue : +70 points de base à 58,9% alors que les analystes l'attendaient en repli de 10 points de base environ.

Inditex a légèrement déçu sur ses ventes

Inditex a maîtrisé ses dépenses de fonctionnement mais aussi l'évolution de ses stocks et sa politique de prix. En clair, les coûts liés aux stocks du groupe espagnol sont restés limités tandis que les ventes à plein tarif (par opposition à des promotions) ont été plus nombreuses. Barclays ajoute un élément : le fait qu'Inditex libelle certains de ses achats en dollars, et non en devises émergentes, l'a mis partiellement à l'abri d'une évolution néfaste des changes. "La société avait indiqué que ces effets seraient surtout visibles au second semestre mais il semble qu'ils commencent déjà à apparaitre", commente l'analyste de Barclays.

Reste la mauvaise nouvelle de la publication, à savoir que les ventes trimestrielles d'Inditex ont moins progressé qu'attendu. Elles ont augmenté de 2% en données publiées, à 5,65 milliards d'euros. Une fois ajustée d'un effet de change plus négatif que prévu au niveau de son chiffre d'affaires, la croissance ressort à 7% contre un consensus de +9,5%.

Jefferies ne s'alarme pas outre mesure de cette contreperformance. D'abord, il souligne que le parc de magasins du groupe espagnol a reculé au premier trimestre, ce qui pèse sur la croissance organique mais soutient la croissance à magasins comparables. Ensuite, le fait qu'Inditex ait fait état d'une hausse de 9% de ses ventes depuis début mai corrobore le fait que l'effet météo a été important au premier trimestre, ce dernier étant clos fin avril.

Surtout, estime l'analyste, à mesure que les effets de change liés aux devises émergentes s'atténueront, Inditex devrait voir la croissance de ses résultats s'accélérer et ses multiples se revaloriser.