Certes, les analystes du bureau d'études parisien Invest Securities se montrent un peu déçus des annonces effectuées la veille par Ingenico, le spécialiste des systèmes et solutions de paiement, surtout ses prévisions pour 2016. Reste que la direction a selon eux fait le choix de privilégier à croissance à moyen et long termes à la rentabilité à court terme. Ce qui les incite à abaisser de 128 à 122 euros leur objectif de cours sur la valeur, mais pas à remettre en cause leur conseil d'achat.

A la Bourse de Paris, l'action Ingenico s'affiche en tête des plus fortes baisses du SBF 120 en perdant près de 13% à 90,2 euros, quand l'indice large parisien grappille 0,1%.

Et pourtant en faisant état de ses comptes annuels, qualifiés 'd'excellents', Ingenico semblait hier plutôt fier de lui : l'an dernier, ses ventes ont augmenté de 14% en données organiques à 2,2 milliards d'euros (et + 37% en données publiées). Toujours en données brutes, le résultat net part du groupe a décollé de 34% à 230 millions. Sans oublier un dividende qui sera proposé à 1,30 euro par action, soit 30% de plus qu'en 2014.

Ce sont plutôt les perspectives qui sont en cause : cette année, Ingenico s'attend à une croissance organique 'de l'ordre de 10%' et une marge d'EBITDA de 21%. C'est-à-dire une hausse des ventes à données comparables près de deux fois moindre qu'en 2015, année où la marge d'EBITDA se situait de plus à 23,1%, en hausse de 60 points de base.

Invest Securities évoque d'abord des 'résultats 2015 presque décevants', du moins selon leurs prévisions car le consensus semble tenu.

Les analystes se montrent plus circonspects sur 'les objectifs 2016 très prudents, combinés à la réorganisation de la division ePaiement (Ogone+GlobalCollect)', mais ils se désespèrent pas pour autant : “Ingenico nous a habitué à débuter l'année avec des objectifs prudents qui sont relevés - plusieurs fois - au cours de l'exercice. La société ne déroge pas à la règle', indique une note.

Reste que le consensus tablait, 2016, sur une marge d'EBITDA sensiblement supérieure à la prévision annoncée (23,3% contre 21%).

En outre, la direction est revenue sur la branche ePaiement, soit le cinquième de l'activité environ, qui a perdu un gros contrat au 3e trimestre. Là encore, Invest Securities se veut rassurant : 'Pierre-Antoine Vacheron a repris en main la division, avec notamment l'ambition d'intégrer GlobalCollect et Ogone et de refondre les plate-formes. Ceci devrait être pénalisant sur le premier semestre, avant de porter ses fruits durant la seconde partie de l'année', estime Invest Securities.

Les spécialistes préconisent enfin de surveiller la réunion investisseurs attendue le 23 mars prochain, 'importante pour mieux appréhender la stratégie à moyen terme'.


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