Si Ingenico (+10,87% à 69,80 euros) est l’une des rares valeurs de l'indice SBF 120 à échapper à la baisse, Natixis (-3,62% à 5,426 euros) affiche, lui, l’un de ses replis les plus prononcés. Le rachat du premier envisagé par la seconde verrait disparaitre la possibilité d’une distribution exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros aux actionnaires de la banque et nécessiterait une augmentation de capital. Le spécialiste des transactions sécurisées affiche en effet une capitalisation de 4,4 milliards d’euros et 1,5 milliard d’euros de dette.

Natixis dispose de son côté d'une puissance financière d'environ 2,5 milliards d'euros.

Les deux groupes ont confirmé ce matin une information de Bloomberg selon laquelle des " discussions préliminaires " sont en cours en vue d'un rapprochement d'Ingenico avec les activités de paiement de la banque. Cette dernière souhaite devenir un acteur européen de premier plan dans ce métier en cours de concentration.

Le responsable de ces activités, Pierre-Antoine Vacheron, est d'ailleurs un ancien cadre dirigeant d'Ingenico où il était en charge du Retail et des services de paiement.

Ce scénario de rapprochement est jugé crédible par les analystes. Comme le souligne Invest Securities, la banque mutualiste a érigé les services de paiement comme un de ses leviers de croissance. L'Etat français verrait par ailleurs une pépite technologique rester dans son giron, ajoute l'analyste qui a relevé sa recommandation de Neutre à Acheter sur Ingenico.

S'agissant de la structuration de l'opération, Kepler Cheuvreux et Oddo BHF souligne qu'elle nécessitera une augmentation de capital étant donné la valorisation de la cible et les moyens financiers de Natixis. Le premier envisage une levée de fonds de 3 milliards d'euros. Oddo BHF fait remarquer que l'augmentation de capital sera nécessaire même si Natixis cède ensuite l'activité terminaux de paiement d'Ingenico, qui est valorisé aux alentours de 2 milliards d'euros par le marché. L'analyste ajoute qu'il n'est pas certain que la banque trouve un acheteur, les terminaux de paiement étant un marché mature et en voie de " commodisation ".

Une telle opération aurait aussi comme conséquence de faire disparaitre la possibilité d'un versement exceptionnel aux actionnaires. Lors du rachat en septembre d'une partie des activités de détail de Natixis par BPCE, la première avait indiqué qu'elle pourrait procéder à une distribution exceptionnelle pouvant atteindre 1,5 milliard d'euros, sauf projet d'acquisition importante.

Valeurs citées dans l'article : Ingenico Group, Natixis