Rome (awp/afp) - L'offre publique d'échange (OPE) lancée par Intesa Sanpaolo et visant la totalité des actions du numéro trois du pays, UBI Banca, est "hostile et inacceptable", a affirmé jeudi un groupe d'actionnaires représentant 18% du capital d'UBI Banca.

"L'OPE d'Intesa (...) telle qu'elle a été présentée apparaît hostile, non concertée, non cohérente avec les valeurs implicites d'UBI et donc inacceptable", écrivent ces actionnaires dans un communiqué cité par les agences italiennes.

Intesa Sanpaolo a lancé dans la nuit de lundi à mardi une OPE sur UBI Banca, proposant 17 de ses actions pour 10 actions UBI Banca, une proposition qui valorise l'action UBI à 4,24 euros, soit une prime de 27,6% par rapport au cours de Bourse du 14 février dernier à la clôture.

En cas de succès, le groupe résultant de la fusion des deux banques serait assis sur un trésor de quelque 1.100 milliards d'euros en actifs clients.

"UBI est une banque saine, stable, produisant des revenus, bien gérée, riche en ressources humaines, compétitive et reconnue sur le marché de référence comme un élément central du système socio-économique du pays", ajoutent les actionnaires.

Dès mercredi, Victor Massiah, le patron d'UBI Banca, avait souligné que "rien n'(était) acquis" concernant cette OPE et qu'elle n'avait pas du tout été concertée. Il avait aussi rappelé que "selon les déclarations d'Intesa Sanpaolo", l'offre allait être déposée d'ici le 7 mars à la Consob, l'autorité boursière italienne.

A partir de cette date, le conseil d'administration d'UBI Banca et ses consultants étudieront le projet et se prononceront sur l'intérêt ou non de cette opération, puis une assemblée générale des actionnaires prévue avant fin juin prendra la décision définitive.

Même en cas d'accord, l'opération devra encore être approuvée par la Banque centrale européenne (BCE) et par les autorités de la concurrence italienne et européenne.

En vue d'accélérer le processus, Intesa Sanpaolo a conclu un accord avec la banque BPER Banca pour céder à cette dernière entre 400 et 500 succursales du groupe résultant de la fusion.

Le secteur bancaire italien s'est retrouvé dans la tourmente en 2016-2017 en raison de problèmes de capitalisation, de sa fragmentation en une myriade d'établissements et de son stock élevé de créances douteuses, des crédits risquant de ne jamais être remboursés. Il a engagé depuis un grand travail d'assainissement et de renforcement du capital.

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