San Francisco (awp/afp) - Le géant américain des puces électroniques Intel, en pleine incertitude depuis le départ inattendu de son PDG en juin, n'a pas su rassurer les investisseurs jeudi malgré un relèvement de ses prévisions et des résultats meilleurs que prévu.

Vers 22H00 GMT, le titre reculait de 4,74%, à 49,70 dollars, dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

Le bénéfice net a pourtant bondi de 78%, à 5 milliards de dollars. Référence en Amérique du Nord, le bénéfice ajusté ressort à 1,04 dollar, au-dessus des anticipations des analystes. De même que le chiffre d'affaires, qui, à 17 milliards de dollars, a cru de 15% et fait mieux qu'anticipé en moyenne par les marchés.

Intel a même relevé ses prévisions annuelles et prévoit désormais un chiffre d'affaires situé aux alentours de 69,5 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté de 4,15 dollars environ. Quant aux prévisions pour le troisième trimestre, Intel anticipe autour de 18,1 milliards de dollars de revenus, à 500 millions de dollars près et autour de 1,15 dollar l'action de bénéfice ajusté.

Intel a expliqué ces performances notamment par "une forte demande" des clients pour ses produits, selon le communiqué présentant les résultats.

"Après cinq décennies dans le secteur technologique, Intel est bien parti pour réaliser une année record pour la troisième fois consécutive", a commenté le directeur financier et patron du groupe par intérim, Bob Swan, cité dans le communiqué.

Mais malgré tout cela, Intel n'a toujours pas trouvé de nouveau PDG et cela inquiète les investisseurs, également préoccupés par des retards de production de certains composants.

Le PDG d'Intel, Brian Krzanich, 58 ans, a été contraint de démissionner le 21 juin, à la surprise générale, en raison d'une liaison passée avec un membre du personnel, certes "consentie" mais proscrite par le règlement intérieur du géant américain des puces informatiques.

M. Krzanich, qui était en train de transformer Intel de spécialiste de microprocesseurs pour PC --un marché en déclin-- à fournisseur de puces électroniques pour différentes industries, a enfreint le code de conduite interne interdisant aux dirigeants d'entretenir des relations personnelles avec les employés, avait expliqué Intel.

"Cette démission crée de l'incertitude (car) il n'y a aucun successeur naturel", avait alors souligné John Pitzer, analyste chez Credit Suisse.

En outre, si le groupe est en bonne santé financière, il a toutefois été secoué en début d'année par la révélation de failles de sécurité dans ses microprocesseurs et a promis de nouvelles puces invulnérables.

Il fait face également à une forte concurrence, croissante, dans le secteur des composants électroniques.

afp/rp