Londres (awp/afp) - Les transporteurs aériens britanniques IAG et EasyJet ont annoncé vendredi avoir dû se résoudre à annuler des vols et prendre des mesures d'économie face au ralentissement de la demande en Europe et en Asie engendré par la propagation de l'épidémie de coronavirus.

La compagnie britannique EasyJet annule déjà des vols et prévoit d'en supprimer un peu moins de 500 entre le 13 et le 31 mars, principalement vers l'Italie. Environ 11% des vols prévus sur l'ensemble du mois de mars vers le pays seront annulés.

Elle a annoncé en outre une série de mesures d'économies en raison de l'épidémie qui pèse sur la demande en Europe: gel des recrutements, des salaires et promotions, réduction des dépenses administratives, "offre de congés sans solde" et interruption des formations non obligatoires.

Pour autant, il est encore "trop tôt pour déterminer quel sera l'impact de l'épidémie de Covid-19 sur les perspectives et les prévisions de l'année en cours", précise la compagnie. IAG, propriétaire de British Airways et Iberia, a annoncé quant à lui dans un communiqué distinct qu'il renonçait à émettre des prévisions de résultat pour 2020 en raison de l'épidémie qui perturbe ses activités sur les continents européens et asiatiques.

British Airways a par exemple suspendu sa desserte de la Chine et ne propose plus qu'un vol quotidien vers Hong Kong. Et, à partir du 13 mars, la compagnie va réduire le nombre de ses vols vers la Corée du Sud. De même, IAG explique avoir annulé des vols vers l'Italie et va réduire ses dessertes du pays dans les prochains jours.

Pour limiter l'impact financier de cette crise, le groupe va prendre plusieurs initiatives pour maîtriser ses coûts. Lors d'une conférence téléphonique, son directeur général Willie Walsh n'a pas donné de détail sur ces mesures. "Je ne dirais pas que c'est sans précédent", a-t-il dit à propos de l'impact du coronavirus sur le transport aérien, estimant que son groupe a les reins suffisamment solides pour traverser ces turbulences.

IAG a dans le même temps dévoilé une chute de son bénéfice net de 40,6% à 1,715 milliard d'euros en 2019 en raison du coût d'une grève de pilotes chez British Airways et d'une hausse de la facture de carburants dans un marché aérien moins favorable.

Les investisseurs vendaient quant à eux à tour de bras les actions des compagnies aériennes en Bourse. Vers 11h15, IAG perdait 7,45% et EasyJet 3,51%, plongeant depuis le début de la semaine de respectivement 23% et 29%. Dans les moments difficiles, "les compagnies aériennes doivent réduire le nombre d'avions qui volent et baisser le prix des billets pour rester compétitifs. Ces deux facteurs peuvent être négatifs pour les résultats", a prévenu Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Le risque est désormais que le coronavirus menace la cruciale saison d'été pour les compagnies aériennes en Europe qui remplissent leurs avions de vacanciers se rendant au soleil. "La saison d'été en Europe pourrait être balayée si la situation se détériore en Italie et si nous voyons par exemple un bond des cas en France. Nous voyons déjà que les entreprises limitent les voyages d'affaires pour protéger leurs salariés", note Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

afp/vj