La Norvège, un des co-propriétaires de SAS depuis 1946, avait progressivement diminué sa participation dans le transporteur, la vente de 37,8 millions d'actions annoncée ce mercredi étant la dernière étape de la sortie du capital.

Les Etats suédois et danois restent maintenant les deux premiers actionnaires de SAS, avec des parts de respectivement 14,8% et 14,2%.

Si la Suède a laissé entendre qu'elle était prête, un jour, à faire diminuer sa participation, le Danemark est plus réticent à le faire, craignant de mettre en péril la position de principale plate-forme de correspondance de la région dont jouit l'aéroport de Copenhague.

La Norvège a vendu ses dernières parts dans SAS à des investisseurs institutionnels au prix unitaire de 17,25 couronnes suédoises. Cela représente une décote de 3,1% par rapport au cours de clôture de mardi soir (17,81 couronnes).

Vers 09h20 GMT, le titre SAS reculait de 4,38%, à 17,03 couronnes alors que l'indice regroupant les valeurs européennes du transport aérien et du tourisme prenait 0,43%. Cela porte son repli depuis le début de l'année à plus de 20% après un bond de 52,7% enregistré en 2017.

"SAS s'est bien développé ces dernières années et les marchés de capitaux se portent bien, c'était donc un bon moment pour vendre", a dit à Reuters le ministre de l'Industrie Torbjoern Roe Isaksen.

"Il y a des incertitudes liées aux participations de l'Etat. Il n'y a pas que des revenus associés, il peut également y avoir des dépenses", a-t-il poursuivi, notant que l'Etat norvégien avait injecté environ un milliard de couronnes dans SAS sur la période 2009-2010.

Torbjoern Roe Isaksen a également souligné que le secteur du transport aérien traversait une période de changements importants et qu'il était probable qu'il allait connaître "une consolidation de plus grande ampleur".

La compagnie aérienne à bas coûts Norwegian Air, qui a supplanté SAS comme première compagnie scandinave en termes de passagers transportés, a suscité de marque d'intérêt d'IAG, maison mère de British Airways et d'Iberia, et de Lufthansa.

Le ministre de l'Industrie a ajouté que la cession des 9,88% dans SAS n'était pas le prélude à une vague de privatisations de l'Etat norvégien.

Ce dernier est l'actionnaire majoritaire ou premier actionnaire de l'opérateur télécoms, du fabricant d'aluminium Norsk Hydro, du géant des engrais Yara, du groupe de défense Kongsberg Grupppen et du géant pétrolier Equinor, anciennement connu sous le nom de Statoil.

"Vendre le solde de SAS est suffisant", a dit Torbjoern Roe Isaksen.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Camilla Knudsen et Terje Solsvik