par Pascale Denis

PARIS, 29 janvier (Reuters) - Interparfums, qui a vu ses ventes bondir en fin d'année dernière, a une nouvelle fois révisé en légère hausse sa prévision de marge opérationnelle pour 2018 et s'est montré confiant pour 2019.

Le concepteur de parfums sous licence, qui avait révisé en hausse ses prévisions 2018 à la mi-janvier, a fait mieux qu'attendu au dernier trimestre 2018 grâce surtout au succès des parfums de l'américain Coach aux Etats-Unis.

Les ventes du groupe ont décollé de 19,9% à 118,1 millions d'euros au quatrième trimestre, permettant au chiffre d'affaires annuel d'atteindre 455,3 millions d'euros, signant une hausse de 8% et de 11% à taux de changes constants.

Les ventes de Coach ont grimpé de 66%, hissant la marque à la troisième place du portefeuille trois ans seulement après son lancement, devant Lanvin et derrière Montblanc et Jimmy Choo.

Fort de ces performances, le groupe estime que sa marge opérationnelle "pourrait dépasser les 14%" en 2018, au lieu des 13,5% à 14% attendus auparavant.

Pour 2019, d'importants lancements sont prévus, notamment un nouveau parfum masculin chez Montblanc, "Montblanc Explorer", tandis que Coach, surtout développé jusqu'ici aux Etats-Unis, devrait disposer d'un fort potentiel en Europe et en Asie.

Le chiffre d'affaires pourrait ainsi atteindre 470 millions d'euros à l'issue de l'exercice en cours, une prévision qui pourrait toutefois être revue à la hausse au regard de la dynamique observée en début d'année.

"Le premier trimestre se présente bien. Janvier a très bien démarré", a déclaré à la presse Philippe Benacin, PDG d'Interparfums, se disant "confiant" pour 2019.

PEU D'IMPACT DES "GILETS JAUNES"

La marge devrait quant à elle "approcher" les 14% du fait des dépenses d'investissements allouées à la promotion des marques.

En France, où Interparfums réalise 8% de ses ventes, le groupe a été peu touché par le mouvement des "Gilets jaunes", a indiqué le dirigeant, précisant que l'impact négatif sur le chiffre d'affaires avait été compris entre 1% et 2%.

Philippe Benacin a également précisé que le marché britannique, qui pèse pour 5% des ventes du groupe, était perturbé par les incertitudes liées au Brexit, qui plombent la consommation locale. Il a affirmé qu'Interparfums "prendrait les mesures nécessaires" une fois connues les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévue pour l'instant le 29 mars.

A la fin 2018, Interparfums a plus que compensé la perte de chiffre d'affaires subie après la rupture de son contrat de licence avec Burberry. Avec la marque britannique, ses ventes s'élevaient à 445 millions d'euros à la fin 2012.

Depuis 2014, la croissance moyenne annuelle du groupe a atteint 11%, un rythme près de trois fois supérieur à celui du marché mondial du parfum.

En Bourse, la valeur, en hausse de 27,7% depuis le début de l'année, a fini lundi à 43,10 euros à Paris.

A ce niveau de cours, la capitalisation boursière d'Interparfums atteint 1,82 milliard d'euros et ses multiples de valorisation s'élèvent à 38,30 fois les résultats estimés pour 2019, dépassant ceux d'Hermès (35,3 fois), qui compte parmi les titres les mieux valorisés du secteur du luxe. (Pascale Denis, édité par Bertrand Boucey)