Rome (awp/afp) - Les salariés d'Alitalia ont rejeté lundi un plan de relance drastique présenté comme celui de la dernière chance pour la compagnie aérienne italienne qui risque désormais la liquidation, rapportent les médias italiens.

Près de 90% des quelque 12.500 membres du personnel ont participé à la consultation entre jeudi et lundi après-midi. Dans la soirée, le non a dépassé la barre des 50% bien avant la fin du dépouillement.

Les salariés ont ainsi rejeté ce plan prévoyant 1.700 suppressions d'emploi et une baisse de salaire de 8%, alors que le gouvernement, qui a fait office de médiation ces dernières semaines, avait répété tout le week-end qu'il n'y avait pas d'alternative.

En effet, les caisses de la compagnie sont à sec et les actionnaires (Etihad Airways qui détient 49% depuis 2014, UniCredit, Intesa Sanpaolo, etc.) n'entendaient pas remettre la main à la poche en cas de rejet de l'accord.

"Ils nous ont fait payer à nous toutes les crises. Nous sommes en colère. Ce nouveau plan ne sert à rien", a expliqué un pilote de ligne à La Stampa, assurant que la compagnie se retrouverait "au même point dans neuf mois".

Le syndicat USB a réclamé dans un communiqué "la réouverture immédiate des négociations" après "le non des salariés".

Mais le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a été clair samedi: "Je sais bien que l'on demande des sacrifices aux salariés, mais sans un accord sur le nouveau plan industriel, Alitalia ne pourra pas survivre".

M. Gentiloni a d'ailleurs réuni lundi après-midi plusieurs ministres concernés pour attendre les résultats de la consultation.

La semaine dernière, Carlo Calenda, ministre du Développement économique, avait insisté: "Ceux qui espèrent une intervention de l'Etat se leurrent". En cas de rejet de l'accord, "il y aura seulement une très brève période d'administration extraordinaire, environ 6 mois, et ensuite l'accompagnement vers la liquidation de la compagnie".

afp/rp