Genève (awp/ats) - La tension monte entre la direction de Japan Tobacco International (JTI) et les représentants du personnel suite à l'annonce de la suppression de 268 postes de travail à Genève. L'entreprise a coupé court aux négociations sur un plan social en soumettant sa proposition à l'arbitrage. Unia dénonce une attitude irresponsable.

"Par cette fuite en avant, la direction semble vouloir court-circuiter le personnel et plonge les employés dans une longue période d'incertitude", indique vendredi le syndicat dans un communiqué. En effet, une telle procédure risque de durer plusieurs mois, alors que la restructuration suit son cours, souligne Unia.

L'actuel numéro trois mondial des cigarettes a annoncé début septembre une vaste réorganisation. Quelque 3720 salariés devraient être affectés dans le monde au cours des trois prochaines années, dont 268 à Genève. Une partie des emplois supprimés en Suisse sera délocalisée en Pologne.

Jeudi soir, l'entreprise constatait l'échec des négociations après dix séances entre des délégués de la direction et du personnel. "Il subsiste un écart très important entre les attentes des représentants des employés et ce que JTI peut raisonnablement offrir", regrettait Howard Parks, vice-président senior de l'entreprise, cité dans un communiqué.

"Sur cette base, nous avons conclu que nous ne pouvions pas parvenir à un accord", poursuit-il. M. Parks estime toutefois que l'entreprise a fait de gros efforts. "La valeur totale de la dernière proposition de la société pour les indemnités de départ représente une augmentation d'environ 40% par rapport à nos pratiques en place depuis 2016", note-t-il.

Selon Unia, cette offre est insuffisante. Le syndicat espère une mobilisation politique. Une résolution, qui vient d'être déposée au Grand Conseil, demande au Conseil d'Etat d'intervenir dans ce conflit afin de trouver une solution respectueuse du personnel.

ats/buc