Tokyo (awp/afp) - Japan Tobacco (JT) a dû revoir à la baisse mercredi ses projections annuelles de chiffre d'affaires et de bénéfices, invoquant des effets de change négatifs et des difficultés pour promouvoir sa cigarette électronique Ploom Tech au Japon.

Le géant japonais du tabac, qui avait déjà abaissé ses prévisions début août, récidive : il vise désormais sur l'année calendaire 2018 un bénéfice net de 370 milliards de yens (2,8 milliards d'euros), au lieu de 377 milliards de yens escomptés auparavant, et un bénéfice d'exploitation de 532 milliards, au lieu de 541 milliards.

Ces nouvelles estimations représentent un recul de 5,7% et 5,2% respectivement par rapport à 2017.

JT, qui distribue notamment les marques Winston et Camel (hors États-Unis), se montre également plus prudent dans ses prévisions de recettes, attendues autour de 2.190 milliards de yens (+2,4% sur un an), au lieu de 2.240 milliards de yens.

Le cigarettier explique ces révisions par "l'impact négatif des variations de devises" ainsi que des ventes moindres que prévu de la Ploom Tech. Ce produit, destiné à compenser le déclin du nombre de fumeurs au Japon, contient du tabac chauffé à une température suffisante pour générer de la vapeur, mais insuffisante pour brûler et dégager de la fumée comme une cigarette classique.

"La mise en place de cette nouvelle catégorie prend plus de temps que prévu", a expliqué Masamichi Terabatake, PDG de JT, cité dans le communiqué d'annonce des résultats financiers. "Nous accentuons donc nos efforts pour communiquer sur les différences et atouts du produit" comparé aux cigarettes traditionnelles, ajoute-t-il.

Sur le seul troisième trimestre, Japan Tobacco a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 9,7% à 600,5 milliards de yens, tiré par une série d'acquisitions en Ethiopie, en Grèce, en Indonésie, aux Philippines et en Russie.

Au Japon, ses ventes de cigarettes ont augmenté de 1,3% en volume, aidées par une hausse de la demande en amont d'un changement tarifaire.

Son bénéfice net a augmenté dans le même temps de 7,9% à 116,6 milliards. Au cours des neuf premiers mois, il a cependant décliné de 0,3%.

Outre le tabac, le groupe est présent dans l'alimentation, où ses ventes ont stagné depuis le début de l'année, et le secteur pharmaceutique (+10% grâce à des royalties plus élevées).

afp/buc