Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé jeudi en forte baisse, avec son indice Nikkei ayant connu sa pire séance en plus de deux mois, son récent optimisme ayant laissé place à des inquiétudes ravivées sur la persistance du coronavirus aux Etats-Unis.

L'indice vedette Nikkei a dérapé de 2,82% à 22.472,91 points (-652 points). Il n'avait plus lâché autant de points en une seule séance depuis le 1er avril dernier.

L'indice élargi Topix a reculé de son côté de 2,2% à 1.588,92 points.

Les investisseurs japonais ont été brutalement ramenés à la réalité de la pandémie en cours en voyant la première économie mondiale passer le cap symbolique des deux millions de cas, alors que leur nombre reste sur une courbe ascendante dans plusieurs Etats, tels que le Texas.

"Les économies redémarrent peut-être mais nous sommes toujours loin d'une fin de la pandémie", a rappelé Yoshihiro Okumura, gestionnaire de Chibagin Asset Management.

Une réalité que les investisseurs japonais avaient mis de côté depuis une quinzaine de jours, préférant surfer sur les espoirs autour de la reprise économique.

Le Nikkei était ainsi repassé début juin au dessus des 23.000 points, pour la première fois depuis février.

A l'issue de sa réunion de politique monétaire mercredi, la Réserve fédérale américaine n'a pas livré de nouvelles mesures exceptionnelles mais a annoncé qu'elle entendait maintenir ses taux d'intérêt proches de zéro jusqu'en 2022.

Ce qui a fait nettement baisser le dollar face au yen, un mouvement défavorable pour les valeurs exportatrices nippones.

Du côté des valeurs

L'ensemble des secteurs présents sur le Nikkei ont terminé dans le rouge, l'indice ayant particulièrement été tiré vers le bas par les valeurs immobilières, financières et et les fabricants de biens de consommation durable, comme l'automobile.

EXPLOSION DANS UNE USINE D'ASAHI KASEI: le groupe chimique Asahi Kasei (-5,15% à 892,1 yens) a fait part mercredi d'une explosion dans l'une de ses usines située à Moriyama, près de Kyoto (ouest), qui a tué un ouvrier. Produisant notamment des composants pour batteries lithium-ion, l'usine était partiellement à l'arrêt avant même l'explosion. L'activité sur le site est désormais entièrement suspendue, en raison de l'enquête de police sur les circonstances du drame.

JFE HOLDINGS ENVISAGE UNE FUSION: le deuxième sidérurgiste japonais, JFE Holdings (-7,49% à 827 yens), est ouvert à discuter d'une éventuelle fusion avec un concurrent pour se renforcer face à la crise, a déclaré son directeur financier Masashi Terahata dans un entretien à l'agence Bloomberg.

Le secteur sidérurgique japonais était en difficulté avant la pandémie, du fait d'une demande nationale faiblissante et de la vive concurrence chinoise notamment. Les principaux concurrents nippons de JFE Holdings sont le numéro un national Nippon Steel Corp (-6,25% à 1.027 yens) et Kobe Steel (-3,95% à 413 yens).

Du côté des devises et du pétrole

Le yen était quasi à l'équilibre face au dollar, à raison d'un dollar pour 107,08 yens vers 06H50 GMT, contre 107,12 yens mercredi à 21H00 GMT. Le yen avait cependant sensiblement grimpé face au dollar mercredi après la Fed.

La monnaie japonaise était en petite hausse face à l'euro, à raison d'un euro pour 121,62 yens contre 121,84 yens la veille.

La monnaie européenne reculait face au dollar, s'échangeant pour 1,1357 dollar contre 1,1374 dollar mercredi à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole était en net repli. Vers 06H40 GMT le prix du baril de brut américain WTI cédait 3,48% à 38,22 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,95% à 40,50 dollars.

els-etb/etr