New York (awp/afp) - La banque américaine JPMorgan Chase a décidé de prendre ses distances avec la société Purdue Pharma, accusée d'avoir favorisé la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche du dossier.

L'établissement a prévenu l'entreprise pharmaceutique qu'elle devait trouver une autre banque pour mener à bien les opérations courantes qu'il effectuait jusqu'alors, comme la gestion de ses liquidités et de ses factures.

Cette décision a été prise pour éviter à JPMorgan Chase de voir sa réputation être entachée par la crise traversée actuellement par Purdue, a expliqué la source.

Purdue Pharma, qui fabrique l'analgésique OxyContin, est devenue l'ennemi numéro un dans la crise des opiacés. Ces substances ont été à l'origine des deux-tiers des 70.000 morts par overdoses aux Etats-Unis en 2017.

Des centaines de plaintes ont été déposées dans différents Etats américains contre la société et ses propriétaires, la famille Sackler, accusés d'avoir poussé à la sur-prescription de ce médicament alors qu'ils en connaissaient parfaitement les effets addictifs.

La société Purdue Pharma n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP. JPMorgan Chase n'a pas souhaité commenter.

Plusieurs grandes institutions culturelles ayant bénéficié de dons des Sackler, dont la Tate de Londres et les musées new-yorkais Guggenheim et Metropolitan Museum, ont déjà renoncé ces derniers mois à leurs contributions.

Les grandes banques américaines interviennent de plus en plus dans les débats de société. Citigroup, Bank of America et Goldman Sachs ont par exemple pris des mesures pour limiter leur exposition aux entreprises vendant des armes à feu tandis que le PDG de JPMorgan Chase a signé en 2018, avec d'autres grands patrons, une lettre dénonçant la politique anti-immigration de l'administration Trump.

afp/al