Zurich (awp) - La dynamique de croissance s'est poursuivie en début d'année pour Julius Bär. La banque de gestion zurichoise a dépassé pour la première fois de son histoire la barre de 400 milliards de francs suisses de masse sous gestion à fin avril. Le groupe n'a toutefois pas réussi à maintenir le rythme soutenu de l'année dernière en matières d'entrées nettes d'argent.

Fin avril, les actifs sous gestion affichaient 401 milliards de francs suisses, en hausse de 3,4% par rapport à décembre 2017. L'apport des marchés à cette croissance s'est révélée anecdotique, souligne le communiqué publié mercredi. En revanche, l'appréciation du dollar intervenue en avril a contribué à la croissance des actifs.

Sur une base annualisée, les afflux nets d'argent ont représenté 5% de la hausse, dans la cible maison de 4-6%. Ce niveau est néanmoins inférieur à celui connu en 2017, où la part de la collecte a atteint 6,6%.

Les entrées sont arrivées en provenance d'Europe, de Suisse et d'Asie, avec des apports substantiels des conseillers recrutés en 2016 et 2017, explique la banque privée zurichoise.

Julius Bär a soigné sa rentabilité, avec une marge brute améliorée de 5 points de base à 93 pb. L'activité clientèle s'est révélée fructueuse en janvier et, dans une moindre mesure, en mars. Le ratio coûts/revenus a été amélioré de 2 points de pourcentage sur quatre mois à 67%. La banque veut placer cet indicateur entre 64-68% à moyen terme.

Les chiffres publiés par Julius Bär, qui n'a pas dévoilé de résultat détaillé, sont légèrement supérieurs aux prévisions du consensus AWP, qui plaçait la masse sous gestion à 398,7 milliards de francs suisses et le ratio coûts/revenus à 68%.

CAPITALISATION LÉGÈREMENT RABOTÉE

A fin avril, le ratio de fonds propres s'est fixé à 13,3%, contre 13,5% à fin décembre. La capitalisation est demeurée stable malgré l'impact de la reprise du gestionnaire de fortune italien Kairos, dont une part de 20% restait à acquérir pour Julius Bär, précise le communiqué.

Le groupe bancaire ne fournit aucune prévision dans son communiqué. La publication des chiffres semestriels complets est prévue le 23 juin.

Les investisseurs ont nettement encaissé leurs gains. A la clôture de la Bourse suisse, le titre Julius Bär perdait 3,4% à 61,00 francs suisses, dans un SMI en recul de 1,58%.

Les analystes accueillent favorablement ces chiffres, sans s'enflammer toutefois. Baader Helvea regrette un ralentissement des entrées nettes d'argent. L'analyste Tomasz Grzelak relativise toutefois et rappelle que l'année dernière s'est révélée exceptionnelle en matière d'apports d'argent frais. Une accélération est attendue pour le reste de l'année.

Baader Helvea estime que le départ du directeur général (CEO) Boris Collardi fin 2017 a impacté négativement la masse sous gestion, parmi d'autres causes. Bernhard Hodler dirige l'établissement depuis novembre dernier.

Pour Morgan Stanley, cette publication se résument à une croissance solide et une capitalisation légèrement réduite.

Basée à Zurich, la banque Julius Bär est active dans la gestion de fortune et présente dans 25 pays. A la fin de l'année dernière, le groupe employait quelque 6300 équivalents plein temps, dont environ 1400 conseillers à la clientèle.

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