Zurich (awp/afp) - La banque privée suisse Julius Baer mène une enquête interne alors qu'un de ses anciens employés a plaidé coupable mercredi pour son implication dans un vaste réseau de blanchiment d'argent provenant de fonds détournés du groupe pétrolier d'État vénézuélien PDVSA.

Julius Baer a pris note des accusations portées en juillet contre plusieurs individus, dont un ancien employé, ainsi que des déclarations de cet ancien collaborateur dans sa reconnaissance de culpabilité, a indiqué vendredi la banque dans un courriel à l'AFP.

"Cet ancien employé a plaidé coupable des charges portées contre lui à titre personnel", a précisé la banque.

"Julius Baer est en train de mener une enquête interne sur la base des informations disponibles dans la plainte pénale et la reconnaissance de culpabilité" de l'individu, a ajouté la banque qui a précisé qu'elle coopère avec les autorités.

Matthias Krull, un Allemand de 44 ans résidant au Panama, a été arrêté fin juillet à Miami pour son implication dans un réseau qui a détourné 1,2 milliard de dollars, selon le Département américain de la Justice (DoJ).

Mercredi, il a plaidé coupable devant un tribunal de Floride de complot en vue de blanchir de l'argent. Sa peine devrait être prononcée le 29 octobre.

Le réseau, exploité par d'anciens responsables de PDVSA, mais aussi par des membres de l'élite vénézuélienne surnommés "boliburgués", aurait blanchi des fonds obtenus par pots-de-vin et fraudes via un réseau d'agences immobilières de Floride et de faux fonds d'investissement "sophistiqués", avait affirmé en juillet le DoJ.

Il visait initialement à blanchir 600 millions de dollars détournés de PDVSA par le biais d'un fonds sur les échanges de devises à compter de décembre 2014, les sommes doublant pour atteindre 1,2 milliard en mai 2015, selon le Département américain de la Justice.

L'argent aurait été blanchi avec la complicité de gérants de fonds, de sociétés de courtage, banques et sociétés d'investissement dans l'immobilier.

Le groupe pétrolier PDVSA est la principale source de revenus et de devises étrangères du gouvernement vénézuélien, dans un pays traversé par une profonde crise politique et économique.

L'annonce n'a pas impacté outre mesure l'action Julius Bär à la Bourse suisse. Le titre a terminé en repli de 0,4% à 53,70 francs suisses, alors que l'indice vedette SMI a clôturé autour de l'équilibre (+0,04%).

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