AJOUTE réaction du Paris SG à l'enquête ouverte par l'UEFA (3e para)

PARIS (awp/afp) - Le Paris SG a affiché ses ambitions gigantesques en signant les deux plus gros transferts de l'été, ceux du Brésilien Neymar et de Kylian Mbappé, pour in fine plus de 400 millions d'euros. Mais il s'est aussi exposé à des sanctions aussi bien économiques que sportives: l'UEFA a ouvert une enquête.

Le communiqué de l'UEFA est tombé vendredi soir, au lendemain de la fermeture du mercato français. L'instance du football européen a ouvert une "enquête formelle" qui "portera sur la conformité du (PSG) avec l'exigence de l'équilibre financier, en particulier à la lumière de son activité de transfert récente".

Même si le PSG a assuré dans la soirée être "très confiant dans sa capacité à démontrer qu'il respectera parfaitement les règles du fair-play financier au titre de l'exercice 2017/2018", cette enquête jette une ombre sur le mercato parisien, qui avait jusque là fait clignoter des étoiles dans les yeux des supporters du PSG imaginant l'association offensive Neymar, Edinson Cavani et Kylian Mbappé.

La triplette de rêve, qui pourrait être alignée pour la première fois sur la pelouse de Metz en championnat le 8 septembre (20h45), a un prix. Et le PSG, sous la houlette de son nouveau directeur sportif, le Portugais Antero Henrique, a pris le risque de se mettre du monde à dos en Europe, à commencer par l'UEFA.

. Menace du fair-play financier

Sur décision de son président de l'époque, Michel Platini, l'instance européenne a en effet mis en place depuis 2010 un mécanisme appelé fair-play financier (FPF), afin d'empêcher les clubs de football de se financer par la dette, comme ce fut longtemps le cas en Espagne par exemple.

Depuis lors, les clubs participant aux compétitions organisées par l'UEFA (Ligue des champions, Europa League) ne peuvent afficher un déficit supérieur à 30 millions d'euros cumulé sur trois exercices. C'est l'Instance de contrôle financier des clubs (ICFC) qui examine les bilans comptables des joueurs.

Pour le moment, le budget du club promet d'être largement déficitaire: le PSG n'a-t-il pas déboursé 222 millions d'euros pour enrôler Neymar, prévu de verser 30 millions d'euros par an en salaire au Brésilien, et promis de verser, l'été prochain, 180 millions d'euros à Monaco pour Kylian Mbappé ?

Selon L'Equipe, l'option d'achat du jeune Français de 18 ans n'est pas automatique, mais devrait s'activer une fois que le maintien du PSG en L1 -qui, sauf incroyable accident industriel, apparaît inéluctable- sera assuré.

Or, "les coûts d'un transfert ne sont pas automatiquement reportés sur l'année suivante en cas de prêt avec option d'achat", a affirmé à l'AFP un bon connaisseur des arcanes de l'UEFA, sous couvert d'anonymat.

. L'Europe grogne

Le PSG, déjà sanctionné en 2014 à cause d'un contrat avec l'office du tourisme du Qatar jugé surévalué par l'UEFA, s'est voulu rassurant vendredi soir, expliquant avoir "déjà réalisé durant l'été 2017 un montant +d'opérations joueurs+ en sortie lui permettant d'améliorer son résultat de plus de 104 millions d'euros sur la saison 2017/2018". Reste à savoir si son budget sera à l'équilibre à l'automne prochain.

Dans le cas contraire, cela pourrait lui valoir des sanctions allant de l'amende, plus ou moins élevée, à l'exclusion des compétitions européennes, en passant par le retrait de points ou l'encadrement du nombre de joueurs en compétitions européennes.

Le PSG, qui a dégraissé un peu en transférant Blaise Matuidi (Juventus Turin) et Serge Aurier (Tottenham) et en prêtant Grzegorz Krychowiak (West Brom) et Jese Rodriguez (Stoke City), n'a pas été étouffé sous les marques de soutien après ce retentissant mercato.

"L'UEFA doit enquêter là-dessus et sanctionner", a tempêté le manager de Mönchengladbach Max Eberl. "Il est possible qu'un sponsor compense un déficit de 30 millions, mais avec les sommes dont on parle à Paris, il y a une prise d'influence d'un tiers, et c'est interdit", a-t-il lâché sur Sky. "Je trouve ça pathétique et vulgaire de voir les chiffres atteints pour un joueur de football, a de son côté tonné Aurelio De Laurentiis, président de Naples. Le FPF doit exister pour tous ou pour personne".

Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, avait martelé dans L'Equipe que son instance "n'aura pas peur de punir" le cas échéant.

En attendant, le PSG dispose d'un peu de temps pour renégocier certains contrats de sponsoring et ainsi dégager de nouvelles ressources financières.

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