Les analystes avaient prévenu. Après nombre de trimestres extraordinaires, ce deuxième trimestre 2019 de Kering risquait de décevoir. Ils ont vu juste et pourtant, la sanction boursière est lourde. Le titre du numéro deux mondial du luxe chute de 7,5% à 470,45 euros, soit le plus net repli du CAC 40. Sur le semestre, le groupe de François-Henri Pinault a pourtant réalisé une performance des plus honorables. Le résultat opérationnel courant est ressorti à 2,26 milliards d'euros, en progression de 25,3%.

Le taux de marge opérationnelle courant a enregistré une hausse de 160 points de base et s'établit à 29,5%. Le chiffre d'affaires du groupe a bondi de 18,8% à 7,64 milliards d'euros. Il a augmenté de 15,3% à périmètre et taux de change comparables. Le chiffre d'affaires total des Maisons a atteint 7,364 milliards d'euros, en hausse de 15,2% en comparable.

Gucci, le vaisseau amiral du groupe et sa principale source de profit, a connu une progression de 16,3% en comparable, sur des bases de comparaison particulièrement élevées. Le chiffre d'affaires de Gucci a augmenté de "seulement " 12,7% en comparable au deuxième trimestre 2019 après +20% au premier trimestre, et surtout, après 45% en 2017 et 37% en 2018. Pour le trimestre passé, le consensus tablait sur +15%.

Yves Saint Laurent affiche des ventes semestrielles en hausse de 16,6% en comparable, dont +15,8% au deuxième trimestre. En revanche, Bottega Veneta enregistre un repli de l'activité de 3,8% en comparable, avec un deuxième trimestre positif (+0,8%).

"Kering poursuit en 2019 un pilotage et une allocation rigoureuse de ses ressources, en vue d'améliorer à nouveau sa performance opérationnelle, de maintenir une génération de cashflow élevée et de continuer à faire progresser la rentabilité de ses capitaux employés ", a indiqué Kering à propos de ses perspectives.

Les analystes ont retenu de cette publication un point : le ralentissement des ventes de Gucci au deuxième trimestre.

Ainsi, Morgan Stanley, qui résume bien le sentiment général, note que la marque célèbre italien a perdu du terrain aux Etats-Unis et en Chine, les deux principaux marchés du luxe.
Toutefois, le courtier juge qu'il est encore trop tôt pour dire si style baroque italien est passé de mode ou bien si le ralentissement des ventes est lié au choix de Kering de privilégier les marges aux efforts marketing pour entretenir le désir suscité par Gucci.
Dans ce cadre, le broker a confirmé sa recommandation Pondérer en ligne et son objectif de cours de 480 euros sur la valeur.