Kering abandonne 1,27% à 414,35 euros, surperformant le CAC 40. Les investisseurs ne sanctionnent donc pas sévèrement l'avertissement sur ses ventes lancé vendredi dernier par le géant français du luxe en raison du coronavirus. Le propriétaire de Gucci e estime que son chiffre d'affaires consolidé du premier trimestre 2020 (clôturé le 31 mars) pourrait enregistrer un recul d'environ 13% à 14% en données publiées (et de l'ordre de -15% en données comparables) par rapport au premier trimestre 2019.

A date, le groupe assure observer des signaux encourageants en Chine Continentale, avec une moindre décroissance du trafic en magasins et donc des ventes.

Les impacts de l'épidémie sont en revanche encore significatifs dans le reste de l'Asie Pacifique et la situation s'est nettement détériorée dans les dernières semaines en Europe de l'Ouest et, plus récemment, en Amérique du Nord.

En conséquence, Kering anticipe un chiffre d'affaires du deuxième trimestre très fortement affecté par les répercussions de l'épidémie sur les clientèles locales et les flux touristiques.

Il redoute également une marge opérationnelle courante au titre du premier semestre 2020 en recul, qu'il est prématuré de quantifier compte tenu de l'évolution rapide de la situation et du manque de visibilité actuel.

Dans ce contexte, Kering a mis en place un premier plan d'actions visant à adapter ses bases de coûts et à contenir les besoins en fonds de roulement.

Le groupe indique étudier les mesures supplémentaires qui peuvent être prises pour limiter sur l'année la dilution de sa marge opérationnelle courante, tout en protégeant les positions de marché de ses Maisons et préservant leur potentiel de croissance et de rebond à court et moyen terme.

Selon Kering, l'épidémie en cours ne remet pas en cause les moteurs structurels du développement de l'industrie du luxe.

Kering publiera son chiffre d'affaires du premier trimestre 2020 le 21 avril après clôture de la Bourse.

Les analystes ont "bien" accueilli ces annonces. UBS a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 612 euros sur le titre, soulignant que Kering faisait bien moins pire que Burberry, qui s'attend, lui, à une chute de 30% de ses ventes au cours de la même période. Un point de vue partagé par Jefferies, qui reste également à l'Achat avec un objectif de cours de ... 666 euros.