La holding de la famille Pinault avait déjà pris une participation de 30% au capital de la marque en 2015, pour un montant non communiqué.

"Aujourd'hui, elle en prend le contrôle total", a déclaré à Reuters une porte-parole d'Artemis, confirmant une information du Women's Wear Daily, sans donner de précision sur les modalités financières de l'opération.

Le solde de cette participation a été acquis auprès de Jacques Bungert et Frédéric Torloting, deux anciens dirigeants de l’agence de publicité Young & Rubicam qui avaient racheté Courrèges en 2011.

Après plusieurs tentatives de relance, le bref passage d'un duo de créateurs et d'importants investissements, notamment dans la rénovation de l'usine historique de Pau (Pyrénées-Atlantiques), Courrèges n'a pas retrouvé son rayonnement.

La griffe s'est dotée d'une nouvelle équipe dirigeante au début de 2018, avec le recrutement au poste de directrice générale de Christina Ahlers, venue de la marque suédoise de prêt-à-porter Acne Studios.

Une nouvelle directrice artistique a également été nommée. Yolanda Zobel, passée chez Chloé, Jil Sander et également par Acne Studios, présentera sa première collection le 26 septembre lors de la "fashion week" parisienne.

Les mini-jupes, les robes trapèze et les blousons en vinyle rose avaient fait de Courrèges une marque phare des années 1960 et 1970. La griffe, qui rivalisait alors avec Chanel et Dior, a ensuite lentement décliné.

Elle avait été rachetée par des investisseurs japonais au milieu des années 1980 puis reprise dix ans plus tard par le couturier André Courrèges et son épouse Coqueline, avant d'être vendues à Jacques Bungert et Frédéric Torloting.

Outre sa participation majoritaire au capital du groupe Kering et ses marques Gucci, Saint Laurent ou Balenciaga, Artemis détient la maison de vente aux enchères Christie’s, le prestigieux vignoble bordelais Château Latour ou le croisiériste de luxe Ponant.

La holding a aussi pris en 2017 une participation minoritaire dans la marque de mode italienne Giambattista Valli.

(Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez)