François-Henri Pinault a annoncé jeudi avoir été chargé de cette mission lors d'un sommet de la mode organisé à Copenhague.

"Il s'agit de créer une coalition d'entreprises s'engageant sur les sujets de biodiversité, de changement climatique et de protection des océans", a précisé à Reuters Marie-Claire Daveu, responsable du développement durable du groupe propriétaire de Gucci, Saint Laurent ou Balenciaga.

Cette mission lui a été confiée dans le cadre du prochain G7 qui se tiendra à Biarritz en août prochain.

Si grands noms du luxe comme LVMH ou Chanel sont individuellement engagés dans ces sujets, une approche plus collective pourrait se révéler utile.

Présente au sommet danois Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la Transition écologique, a confirmé pour sa part que l'interdiction de la destruction des invendus de la mode figurerait dans le prochain de loi à venir sur l'économie circulaire.

Burberry avait annoncé en septembre 2018 qu'il allait cesser de détruire ses invendus, levant le voile sur un sujet tabou dans l'industrie du luxe et mettant la pression sur un secteur qui redouble d'efforts de communication sur ses engagements en matière éthique et environnementale.

De l'avis des spécialistes, les destructions sont nettement plus limitées dans le luxe que dans la grande diffusion et les chaînes comme Zara ou H&M, leurs stocks d'invendus étant moins importants.

Les marques tentent aussi de limiter les destructions en écoulant leur marchandise grâce aux soldes ou aux ventes spéciales destinées à leur personnel.

"Nous avons détruit des stocks dans le passé", a dit Marie-Claire Daveu, précisant que Kering travaillait aujourd'hui à des projets d'"upcycling", consistant à transformer des invendus en produits de qualité ou d'utilité supérieure.

Par l'utilisation de l'eau et les déchets qu'elle produit, l'industrie mondiale de la mode est hautement polluante.

D'ici à 2030, le secteur devrait connaître une croissance de 81% en volume et atteindre 102 millions de tonnes de produits, selon le Boston Consulting Group

"Face à des clients de plus en plus sensibles et concernés par les enjeux environnementaux et sociétaux, les marques se doivent d'être plus proactives", estime le cabinet de conseil dans une étude réalisée avec le Global Fashion Agenda.

Elles doivent aussi modifier leur business model pour faire face à la concurrence, car nombre de consommateurs déclarent avoir déjà délaissé une marque en faveur d'une autre aux pratiques plus éco-responsables, avertit le BCG.

(Pascale Denis, édité par Benoît Van Overstraeten)