Kering est en train de nous refaire le coup de LVMH. Le groupe de la famille Pinault, en cours de recentrage sur le luxe pur, a annoncé hier soir une croissance trimestrielle « stratosphérique », selon le terme employé par le bureau d’études Jefferies. Le chiffre d’affaires a bondi de 36,5% à 3,1 milliards d’euros. Mais comment est-ce possible ? Essentiellement grâce à Gucci, le Louis Vuitton de Kering. Les revenus générés par la griffe italienne ont bondi de 49% à 1,87 milliard d’euros sur le trimestre, avec des hausses de prix modérées (4% en moyenne, mais aucune hausse en zone euro). La progression des volumes est affolante : +50% dans la vente de détail, +44% dans la vente en gros en une croissance à trois chiffres pour la vente en ligne, souligne l’analyste Flavio Cereda (Jefferies), qui recommande l’achat du titre. « La journée investisseurs du mois de juin devra rassurer sur la chaîne d’approvisionnement et la capacité à innover, qui sont pour l’heure excellentes », souligne-t-il. Derrière Gucci, Saint-Laurent peut se targuer d’un honnête +20% tandis que Balenciaga poursuit sa montée en puissance et pourrait aspirer à une ligne dédiée dans le compte de résultats comme Gucci et Saint-Laurent, estime Cereda. L’analyste attend encore de bons moments sur le dossier, avec la distribution des actions Puma à venir notamment. « Le cours de l’action ne reflète pas suffisamment la dynamique actuelle et, à 24 fois les résultats 2018 et 2019 et un multiple de 14 fois l’Ebitda, il y a encore du potentiel », termine-t-il dans une note publiée hier soir.

Kering reste un dossier de choix même quand le marché doute. Il n’y a qu’à voir la réaction des analystes ce matin, avec quelques grands noms séduits par la publication. On pense à Goldman Sachs, conforté dans son avis à l’achat et qui relève son objectif de 485 à 507 euros. A Barclays aussi, à « surpondérer » avec un cours-cible de 480 euros contre 450 euros jusque-là. Au Crédit Suisse enfin, qui reste à surperformance avec un objectif porté de 460 à…515 euros !