Si depuis le début de l'année, l'action LVMH a pris 41% et celle de Hermès International 28%, le 'troisième larron' du luxe français, Kering, ne prend que 12,7%. Soit six points de pourcentage de retard sur le CAC 40 ! Idem pour les PER 2020 : avec son ratio de 16 fois, Kering est décoté relativement à ses pairs.

Que se passe-t-il ? Schématiquement, cet écart de performance s'explique par les derniers développements de Gucci, la marque amirale du groupe.

Jusqu'en 2015, la marque italienne était plutôt à la peine, avant de décoller dans des proportions rares dans le secteur sur de nouvelles collections manifestement bien senties.

En 2015, le CA de Gucci, de l'ordre de 3,9 milliards d'euros, avait connu une croissance à données comparables quasi-nulle : + 0,4%. Avec un résultat opérationnel d'un peu plus d'un milliard d'euros.

Puis la tendance s'est brusquement accélérée : aux 12,7% de croissance organique de 2016 ont suivi les 44,6% (!) de 2017. Quoique moindre, le taux de 2018 demeurait très supérieur aux standards du secteur, avec + 36,9%. Soit, pour Gucci, des facturations de 8,3 milliards assortis d'un résultat opérationnel de... 3,3 milliards.

Et en 2019 ? De 20% au 1er trimestre, la progression des ventes de Gucci en données comparables est revenue à 16% sur le semestre, ce qui dénote d'une poursuite du ralentissement. Même si dans l'absolu, les 12,7% du 2ème trimestre restent supérieurs aux moyennes sectorielles.

Toute la question est de savoir si ce ralentissement va se poursuivre, et si Gucci, qui concentre l'essentiel des profits de Kering, finira par faire moins bien que ses pairs.

A suivre sur l'agenda du groupe : les ventes du 3ème trimestre, le 24 octobre prochain.

EG

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