Le titre, qui a lâché 30% l'année dernière, cédait 3,63% à 236,4 pence vers 09h30 GMT, l'un des plus forts reculs de l'indice FTSE 100 à la Bourse de Londres (-0,02%).

Credit Suisse prédit que les inquiétudes vont se renforcer au sujet de la continuité et de l'exécution de la stratégie alors que presque tous les dirigeants ont changé au cours de l'année écoulée.

Le courtier a également abaissé son objectif de cours de 285 à 255 pence en soulignant que le programme de rachat d'actions n'était pas prolongé.

La date du départ de Véronique Laury n'a pas encore été fixée mais le processus de succession a été lancé, déclare le groupe britannique, également propriétaire des marques Brico Dépôt, B&Q et Screwfix, dans un communiqué.

Il ajoute que Véronique Laury continuera jusqu'à cette date d'assurer les fonctions qu'elle occupe depuis décembre 2014.

"Nous entrons désormais dans une nouvelle phase au cours de laquelle nous pourrons récolter les fruits du travail immense qui a été accompli", dit Kingfisher.

Le groupe est dans la quatrième année d'un plan quinquennal censé augmenter son bénéfice annuel de 500 millions de livres à partir de 2021. Ce dernier a cependant reculé sur l'exercice 2018-2019 et Kingfisher a dit mercredi qu'il ne lui paraissait plus pertinent de mettre en avant cet objectif de 500 millions de livres par rapport au reste des résultats.

LE CASSE-TÊTE FRANÇAIS

Kingfisher vise désormais une croissance de ses ventes, de sa marge brute, du bénéfice et du rendement du capital "à moyen terme". Il prévoit une marge brute stable pour 2019-2020.

Le bénéfice imposable du groupe sur l'exercice clos fin janvier est néanmoins ressorti en baisse à 693 millions de livres (809 millions d'euros), contre 695 millions de livres attendus par les analystes et 685 millions selon le consensus fourni par le groupe.

Les ventes annuelles du groupe à périmètre comparable ont baissé de 1,6%, la croissance des enseignes Screwfix et Brico Dépôt et des activités en Pologne ayant été éclipsée par les mauvaises performances de Castorama et de B&Q.

"La France en particulier reste un casse-tête et continue de peser sur les prévisions", relève le courtier Davy Research.

Le plan de Véronique Laury, dont le coût est évalué à 800 millions de livres sur cinq ans, visait à unifier les gammes de produits de toutes les marques, à développer les ventes en ligne et à accroître les gains de productivité.

Kingfisher a déclaré que les bénéfices estimés de la réorganisation après trois ans étaient conformes au plan de 2016.

Cependant, il a précisé que ces avantages avaient été contrebalancés par l'environnement extérieur et par les mauvaises performances de certaines activités du groupe.

Kingfisher a également annoncé mercredi la fermeture de 15 magasins Screwfix en Allemagne et a dit envisager la fermeture de 15 autres magasins peu performants au cours des deux prochaines années.

(Avec Francis Derek; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par James Davey